Si vous voulez choper, c’est le dimanche idéal sur les sites de rencontre
DATING•Le premier dimanche de l’année bat toujours des records de connexions et d’inscriptions sur les sites de rencontre…O. P.-V.
L'essentiel
- La fréquentation des sites de rencontre est à son maximum le premier dimanche de l'année.
- Le phénomène est dû aux fêtes parfois déprimantes pour les célibataires, selon une psychanaliste.
- L'essor des connexions se poursuit jusquà mi-février et la Saint-Valentin.
Janvier, c’est le temps des bonnes résolutions (des plus faciles à tenir aux plus ambitieuses), et pour certains, cela veut dire se mettre en couple, ou au moins voir quelqu’un. De fait, pour les sites de rencontre, c’est la période jackpot : les connexions et inscriptions explosent dans la foulée des fêtes de fin d’année, avec un pic clair le premier dimanche de l’année, ce dimanche 7 janvier donc pour 2018.
Chez Meetic par exemple, Sophie Ak Gazeau, directrice des marchés européens du site, explique que « le marché de la rencontre est assez saisonnier, et ça fait cinq ans que nous observons chaque premier dimanche de l’année le pic de connexions annuel ». 40 % de plus qu’un jour « normal » en 2017, et une prévision de +61 % pour ce premier dimanche de 2018, avance-t-elle.
Les fêtes, « stigmatisantes » pour les célibataires
Quel que soit le site, le dimanche (l’après-midi surtout) est toujours le moment de la semaine où les utilisateurs sont les plus connectés. Depuis Los Angeles, Rosette Pambakian, vice-présidente de la communication de Tinder, confirme que « l’activité y est la plus intense sur l’application, l’état d’esprit "j’ai envie d’essayer quelque chose de nouveau" amplifiant ce phénomène ». Le logiciel à base de balayage de l’écran enregistre 10 % de l’ensemble de ses swipes de janvier lors de ce dating Sunday (le dimanche de rencontre, surnom consacré). « L’année dernière, on a enregistré plus de 44 millions de matches ce jour-là », ajoute la représentante de Tinder.
La psychanalyste Fabienne Kraemer, auteure de Solo, No solo, quel avenir pour le couple (éditions Puf), détaille à 20 Minutes les raisons de cet essor en début d’année : « Il y a l’aspect "stigmatisant" des fêtes, ça peut être anxiogène pour les célibataires. Outre une possible dépression saisonnière, on se voit poser des questions à Noël, ou bien, pour les parents célibataires, on a sous les yeux l’image d’une famille imparfaite. Ça nourrit de bonnes résolutions pour l’année qui arrive ».
Le nombre de célibataires en hausse
« La bonne résolution, c’est surtout le fait de s’inscrire, c’est le cap à franchir », prêche pour sa paroisse la responsable chez Meetic. Le site s’attend à faire péter les scores, avec une augmentation potentielle des inscriptions de 73 % par rapport à un jour lambda, « une prévision par rapport à notre croissance naturelle et aux observations des dernières années ».
Car si la fréquentation des sites de dating progresse naturellement du fait de l’immixtion grandissante des réseaux dans le quotidien des gens, ils profitent également de l’augmentation du nombre de célibataires : selon l’Insee, 9 millions en France en 1999, 14 millions en 2009, 18 millions en 2016. « En hausse dans toutes les catégories d’âge » d’ailleurs, selon Sophie Ak Gazeau. Fabienne Kraemer précise que ses « patients sont plus libérés qu’avant vis-à-vis de ces applications, ils ont compris qu’aujourd’hui, ils ont de grandes chances de rencontrer quelqu’un par le biais de ces outils ».
La période forte pour ces applis durera fort logiquement jusqu’à la Saint-Valentin, le 14 février. Avec un petit coup de mou à anticiper, le fameux « Blue Monday », le versant pas drôle du début d’année, ce pic de déprime qui arrive deux à trois semaines après le 1er janvier et met souvent à mal les tentatives de bonnes résolutions : « Il y a une baisse de moral et de dynamique à ce moment-là, mais ça repart très bien pour nous avec la Saint-Valentin, l’autre temps fort », confirme la responsable de Meetic. La fenêtre de tir est donc ouverte, entre ce dimanche et la mi-février.