Pixel Buds: Google dans ton oreille, une bonne idée plombée par un design raté
TEST•Les premiers écouteurs Bluetooth de Google ne sont pas vraiment une réussite...Philippe Berry
Dans la saga de science-fiction Enders' Game, le héros peut communiquer avec Jane, une intelligence artificielle logée dans son oreille. Avec ses écouteurs Bluetooth Pixel Buds, lancés aux Etats-Unis à 159 dollars (pas de date pour la France), Google veut faire pareil. Mais entre des problèmes de connectivité et un design inconfortable, le résultat n’est pas à la hauteur de ses ambitions. Et c’est dommage, car le son ne démérite pas, et l’intégration du Google Assistant et de la traduction en quasi temps réel laisse entrevoir de belles possibilités.
La connectivité, le gros carton rouge
Sur le papier, il suffit d’ouvrir l’étui de chargement pour que les écouteurs se connectent à un smartphone Pixel 2. Dans la pratique, il a fallu une demi-douzaine de tentatives et de reboots en passant par le « pairing » Bluetooth manuel. De nombreux confrères ont connu des problèmes similaires, et la galère recommence avec une tablette. On perd parfois la connexion (« null », « no audio ») et il faut recommencer le processus. Il est possible qu’il s’agisse d’un problème limité, ou qu’une mise à jour logicielle améliore l’expérience, mais dans l’immédiat, on est loin de la simplicité des AirPods d’Apple.
Avec leur autonomie de cinq heures, les écouteurs peuvent se recharger jusqu’à quatre fois dans leur boîtier avant de devoir être branchés sur secteur. Mais les fiches sont capricieuses, et les écouteurs doivent être parfaitement insérés. Il faut enrouler les deux brins du cordon qui relie les oreillettes du même côté ou la boîte ne ferme pas. Un objet aussi simple que des écouteurs ne devrait pas nécessiter de schémas explicatifs.
Son et ergonomie corrects
Bluetooth, les Pixel Buds ne sont pas vraiment sans fil, avec un cordon qui relie les deux oreillettes. C’est avant tout une question de préférence personnelle. Derrière la nuque, il ne gêne pas vraiment, même lors d’un footing. Et, c’est pratique pour éviter d’égarer une oreillette. Une petite boucle qui se cale contre le cartilage permet de s’adapter à la morphologie de chacun.Globalement, les écouteurs tiennent bien en place mais après 30 minutes, ils commencent à faire mal aux oreilles et on doit souvent réajuster la boucle.
Google a fait le choix d’écouteurs qui ne rentrent pas dans le canal auditif. Du coup, on n’est pas coupé du monde extérieur. C’est une bonne chose à vélo, moins dans le métro. Malgré tout, le son surprend par sa richesse, compte tenu du format. Les basses sont relativement rondes et plus puissantes que chez Apple, et les aigus restent clairs.
Un assistant efficace dans l’oreille
A condition d’avoir un smartphone relativement récent (Android 6.0 « Marshmallow » minimum), ces Pixel Buds permettent de communiquer avec le Google Assistant. Au-delà de l’aspect télécommande, c’est surtout utile car il peut lire les messages et les notifications. « Frank dit sur Facebook Messenger : ''Ça marche pour samedi soir'', voulez-vous lui répondre ? » Il suffit d’appuyer sur l’oreillette droite pour dicter sa réponse. Quand on écoute de la musique en travaillant, ces brèves interruptions auditives – si on les active – sont finalement moins distrayantes que des notifications qui nécessitent de sortir son smartphone et de taper sa réponse.
Une fonction est – pour l’instant – réservée aux smartphones Pixel de Google : la traduction. Les écouteurs dans les oreilles, on dispose d’un interprète personnel, capable de traduire une quarantaine de langues. Certes, ce n’est pas tout à fait du temps réel et le système s’en sort mieux avec les échanges courts qu’un long discours à l’ONU. Mais l’expérience a un côté magique, et on se rapproche un peu plus du fameux « poisson Babel » du Guide du voyageur galactique. Il ne reste plus à Google qu’à apprendre à faire de bons écouteurs.