L’Arabie saoudite oblige Snapchat à bloquer la chaîne qatarie Al Jazeera
CRISE DIPLOMATIQUE•Le réseau social s'est exécuté, en pleine querelle entre Doha et ses voisins du golfe Persique...O. P.-V. (avec AFP)
Snapchat au cœur d’une crise diplomatique. Les querelles dans le golfe Persique ont déteint sur le réseau social : l’Arabie saoudite, pays particulièrement remonté contre le Qatar, a forcé Snap. Inc, l’éditeur du site, à bloquer dimanche les contenus diffusés par Al Jazeera, la célèbre chaîne qatarie.
La BBC rapporte que les autorités saoudiennes ont expliqué que le Discover d’Al Jazeera ne respectait pas les lois du pays, une sur la liberté de la presse, l’autre sur la cybercriminalité.
Disponible dans le reste du Moyen-Orient
La chaîne est particulièrement visée depuis trois mois par l’Etat saoudien, qui avait fait de sa suspension l’une des treize conditions pour la levée des sanctions contre le Qatar, accusé par ces voisins du Golfe (outre Ryad, le Bahrein et les Emirats arabes unis, ainsi que l’Egypte, ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha) de financer le terrorisme islamiste. Le ministre des Affaires étrangères qatari avait réagi le 12 septembre en qualifiant « d’irréalistes et irrecevables » les demandes de ses voisins.
La communication du réseau social a de son côté déclaré que « nous faisons un effort pour nous conformer aux lois locales dans les pays où nous opérons ». Dans le reste du Moyen-Orient, le Snapchat d’Al Jazeera est toujours disponible. Le directeur général de la chaîne TV basée au Qatar, Mostefa Souag, a qualifié la décision de Snapchat «d'inquiétante» et «d'alarmante» car elle veut dire que «des régimes et des pays peuvent faire taire une quelconque voix» en «exerçant une pression sur les propriétaires de plateformes de réseaux sociaux».
Et d'ajouter: «Nous voulons avertir (la compagnie) Snap Inc. que cette décision viole la Constitution des Etats-Unis, les lois américaines et les valeurs de la démocratie». La chaîne en arabe Discover d'Al-Jazeera sur Snapchat a été lancée en mai, un mois avant le début de la crise du Golfe.