Sur Twitter, de fausses photos circulent pour discréditer la manifestation antiraciste à Boston
RÉSEAUX SOCIAUX•Ces photos qui montrent des manifestants armés datent ont été prises bien avant la manifestation de samedi...L.Br. avec AFP
L'essentiel
- Une manifestation antiracisme a rassemblé plus de 40.000 personnes à Boston.
- De fausses photos de violences ont circulé pour discréditer le mouvement.
- Lassés des fake news, des internautes ont dénoncé ces méthodes sur les réseaux sociaux.
Après le rassemblement contre le racisme et l’extrême droite samedi à Boston, des fausses photos ont circulé sur les réseaux sociaux, visant à discréditer les dizaines de milliers manifestants pourtant pacifiques.
Des photos de militants armés de bâtons ou des banderoles incitants à tuer Donald Trump ou des policiers. Ces images circulent sur les réseaux sociaux depuis la manifestation pacifique de Boston ce samedi, postées par des internautes influents.
« La gauche insiste pour que Trump condamne un côté pour qu’il puisse légitimer la violence et l’intolérance de leurs partisans. »
Cette photo était déjà utilisée dans un article du 1er mai 2015 par exemple.
« Est-ce que les médias vont montrer cette forme de haine aussi ? Nous, conservateurs, dénonçons le nazisme, le KKK et le racisme. Est-ce que la gauche dénonce les antifa ? »
Perdu: cette photo était déjà utilisée en février 2017.
Faire barrage aux fake news
Très retweetées, ces photos sont pourtant fausses. Une simple recherche inversée sur Google permet de voir qu’elles ont été prises bien avant la manifestation de Boston. Lassés des fake news, des internautes se sont occupés eux-mêmes de la désintox sur les réseaux sociaux.
« Cette photo date d’une manifestation à Dover en 2015. »
« Pas à Boston. Pourquoi. Les. Gens. Qui. Dénoncent. Le. Plus. Les. Fake. News. Sont. Aussi. Ceux. Qui. Les. Diffusent. Triste ! »
« Cette photo ne date pas d’aujourd’hui à Boston. Googlez-la. »
« Menteur. Cette photo continue de circuler. La dernière fois c’était à Charlottesville et avant ça, lors des événements de Seattle et Berkeley. »
Des heurts mais pas de blessés
Samedi, à Boston, les manifestants étaient près de 40.000 pour protester contre le racisme et l’extrême droite. A l’origine de ce mouvement, il y avait la volonté de contrer un « rally » organisé par les défenseurs de la « parole libre », un mot d’ordre devenu symbole de discours anti-politiquement correct et parfois raciste. La manifestation s’est bien déroulée, malgré des heurts avec les policiers, qui n’ont pas fait de blessés, rappelle la police.
Donald Trump, fortement critiqué y compris dans son camp pour n’avoir pas dénoncé clairement l’extrême droite après Charlottesville, a d’abord tweeté « semble qu’il y ait beaucoup d’agitateurs anti-policiers à Boston », avant d’adopter un ton plus conciliant : « je veux saluer les nombreux manifestants de Boston qui s’expriment contre l’intolérance et la haine. Notre pays sera bientôt rassemblé ! ».
Une semaine après les événements de Charlottesville, le climat entre partisans de la parole libre et antiraciste est toujours électrique aux Etats-Unis.