Canicule, pollution… Et si on s’offrait un purificateur d’air?
RESPIREZ•Les ventes de purificateurs d’air évoluent lentement mais sûrement en France. Les actuels pics de pollution dus aux fortes chaleur peuvent nous inviter à nous équiper pour changer d'air. Vers une nouvelle ère ?…Christophe Séfrin
On étouffe, on suffoque et on s’intoxique. C’est la loi du genre : lorsque la chaleur monte… le niveau de pollution grimpe. Les grandes villes y sont particulièrement sensibles, comme à Paris, où les indicateurs d’Airparif sont au rouge cette semaine. Pour se prémunir des particules de combustion des moteurs à essence ou diesel qui participent au phénomène, mais aussi de la pollution à l’ozone engendrée par les fortes chaleurs, une solution consiste en l’utilisation d’un purificateur d’air.
Deux façons de purifier l’air
Deux types d’appareils existent pour purifier l’air chez soi. Il y a d’une part les purificateurs avec système de filtration. L’air est aspiré par une machine qui, grâce à différents filtres, va capturer - et si possible détruire - particules, pollens, odeurs, gaz volatils mais aussi ces fameux COV (les composés organiques volatils dont le plus connu est le formaldéhyde). On retrouve ces derniers dans les colles de parquet, les produits vernis, les produits d’entretien. Rowenta, qui dispose de deux purificateurs d’air en catalogue (déclinés en modèles Bedroom et XL et vendus 269 euros et 369 euros, les seuls du marché à capter et détruire le formaldehyde selon Rowenta) revendique ainsi 99,95 % de la pollution ambiante filtrée. C’est le même taux qu’annonce Dyson avec son Pure Hot + Cool, un appareil trois en un qui chauffe en hiver, ventile en été et purifie l’air lorsque désiré. Une application permet même de le déclencher à distance (599 euros).
Et il y a les ionisateurs. Ces appareils, comme le TIP9 (428 euros), sont notamment ceux développés par le français Teqoya qui les fabrique en France. « Sans ventilateur et sans filtre, ils ajoutent un électron à l’oxygène de l’air. Cet électron va être attiré par les particules et les charger électriquement. Elles seront ensuite attirées vers le sol et les surfaces qui les environnent », décrypte Pierre Guitton, président de Teqoya. Un ménage régulier permettra de les évacuer.
Les particules, ces ennemies intimes
Quel type de purificateur préférer ? Il y a deux écoles. Les modèles filtrants sont un peu plus bruyants et nécessitent un entretien, voire le remplacement régulier de filtres. Les ionisateurs sont plus économiques (environ 5 euros d’électricité par an) et moins encombrants. Mais lorsque l’on passera l’aspirateur à la maison, les plus grosses particules risquent d’être renvoyées dans l’atmosphère…
Selon Pierre Guitton, Président de Teqoya, « il y a d’un côté les gens qui ont des problèmes à résoudre, comme les personnes allergiques ou asthmatiques, voire celles qui ont des toux chroniques. Ce dont elles souffrent - quand l’air est en cause -, ce sont des particules. Le pollen en fait partie, la pollution urbaine aussi. Et il y a les personnes qui ont une approche préventive ». Ce sont, par exemple celles qui veulent protéger leur enfant en plaçant un purificateur dans sa chambre.
Quelques acteurs se partagent aujourd’hui le marché des purificateurs d’air domestiques, comme Rowenta, Dyson, De’Longhi, Teqoya, e.ziclean ou Philips. Le prix de vente de leurs appareils oscille entre 250 et 600 euros environ. « Le marché français des purificateurs d’air reste intime par rapport à ce que l’on peut trouver en Asie où pratiquement tous les foyers possèdent une machine de ce type », indique Emilie Péché Christin, chef de produit traitement de l’air du groupe SEB. Selon l’institut Gfk, les ventes auraient néanmoins bondi de 65,8 % en volume entre janvier et septembre 2016.
Reste que pic de pollution ou pas, l’air intérieur de nos nids douillets et de nos bureaux est « deux à huit fois plus pollué que l’air extérieur », rappelle Marine Tassetto, assistante chef de produit marché de l’air du groupe SEB. Le bon sens recommande de ventiler les pièces en ouvrant les fenêtres prioritairement de bonne heure le matin et tard le soir. En cas d’utilisation d’un climatiseur, l’air ambiant tourne en vase clos. Il faut donc le renouveler régulièrement en ouvrant les fenêtres. Ce que, en ces jours de fortes chaleurs, sont priés de faire les premiers arrivés au boulot et les derniers partis. L’apport d’un purificateur l’assainira ensuite.
Quant à la voiture, un petit ionisateur permettra si l’on ne conduit pas une grosse berline allemande équipée de filtres à haute performance, de faire aussi le ménage. Associé au recyclage d’air (dans certains véhicules) lorsque l’on passe sous un tunnel ou lorsque l’on se trouve derrière un bus, évite de se faire enfumer.