Galaxy S8: Nous avons testé le nouveau Samsung, ses grosses qualités et ses petits défauts
SMARTPHONE•Le S8 est-il, comme certains l’affirment déjà, le meilleur smartphone Android de tous les temps, voire meilleur que les iPhones d’Apple ? Nous l’avons testé huit jours durant pour nous forger notre opinion…Christophe Séfrin
«N’en jetez plus, le Galaxy S8 est une réussite… » (lesnumériques.com) ; « La nouvelle référence Android (…) et la nouvelle référence du marché » ( 01net.com) ; « Il s’agit du meilleur smartphone de ces dernières années » ( tomsguide.fr), etc. Sans verser dans la louange forcenée, la plupart des sites spécialisés saluent d’une même voix les nombreuses qualités du Galaxy S8.
Dévoilé à la presse il y a tout juste un mois, le nouveau smartphone de Samsung semble faire l’unanimité avant sa sortie nationale ce vendredi 28 avril. A tel point que la débâcle de l’explosif Galaxy Note 7 semble oubliée.
Mais qu’a donc celui que l’on surnomme « le smartphone du renouveau » pour susciter pareil engouement ? D’autant que lancé à 809 euros, le dernier rejeton du constructeur sud-coréen pourrait porter le flanc à la critique facile.
Huit jours de test permettent de mieux comprendre ce concert de louanges, et peut-être d’y ajouter notre voix. Car oui, le Galaxy S8 suscite un effet « Waouh ». Et s’il est immédiat, celui-ci ne se limite définitivement pas à la première prise en main du terminal. Il dure.
Ecran, photo, autonomie : Samsung a tout juste
Son écran de 5,8’’ Super Amoled est le gros kif du S8. Des comme cela, on n’en avait jamais vu avant. Occupant presque toute la surface du smartphone par ailleurs dépourvu de bouton physique, il réussit même le pari d’être plus large que celui du S7 (5,1’’) dans une coque plus petite. Avec sa définition de 2960 x 1440 pixels et son format de 18,5 : 9, le S8 est définitivement taillé pour la lecture vidéo et le jeu, rendu extrêmement fluide grâce au processeur octo-core maison à bord (Exynos 8895). Les bords latéraux incurvés et presque sans fin ajoutent à l’aspect immersif des images affichées.
Evidemment, les images que l’on prend soit même, en photo, comme en vidéo (jusqu’en 4K), sont plaisantes à faire défiler et à visionner. Avec leurs contrastes hyperprononcés, elles flattent la rétine. Bravo, l’artiste.
La photo, justement. Samsung n’a pas modifié la donne technique depuis son Galaxy S7 (12 mégapixels avec stabilisation optique à l’arrière et ouverture à f/1.7). Le capteur avant, lui, passe de 5 à 8 mégapixels. Le constructeur n’embrasse pas non plus la dernière mode consistant, comme chez Apple, LG ou Huawei, à placer deux capteurs à arrière de son appareil. Il optimise les images à coup de traitement logiciel.
Sur une échelle de 1 à 10, impossible de vraiment évaluer le progrès par rapport au S7 en photo. Mais on apprécie la réactivité de l’autofocus, l’éclat des images en plein jour, la finesse de leurs détails et les couleurs plus naturelles que sur le précédent modèle. Même la basse lumière ne handicape pas trop le S8 qui se défend comme un chef.
Le petit truc en plus reste le « swippe » : d’un coup de pouce à l’écran, on passe du mode photo au mode selfie. Samsung n’a pas oublié les fans de Snapchat : des filtres tous plus idiots les uns que les autres sont au rendez-vous.
Lesté d’une batterie de 3000 mAh, le S8 « tient » une très grosse journée sans être rechargé. En l’ayant laissé streamer de la vidéo sur Netflix avec un rétroéclairage pas trop poussé de l’écran, le seuil des 10 heures de visionnage a été atteint. C’est une belle performance. Attention : le mode « Always On » pour maintenir constamment à l’écran l’heure, la date et l’affichage de notifications altère la bonne tenue de l’ensemble.
Déverrouillage, intelligence artificielle : Samsung doit encore convaincre
C’est peut-être enfoncer une porte ouverte, mais placé à côté du capteur photo arrière, le lecteur d’empreintes digitales pour déverrouiller le S8, relève de l’hérésie. Trop haut, trop loin, il est difficilement accessible. Et l’on passe notre temps à salir l’objectif photo en cherchant ou poser notre index sur le lecteur d’empreintes. On a du mal à comprendre comment Samsung a pu se prendre les pieds dans le tapis de l’ergonomie.
Consolation : il est possible pour déverrouiller le smartphone d’utiliser la reconnaissance faciale, voire rétinienne. Ou l’habituel schéma Android.
Paradoxalement, l’autre point faible du S8 est l’un des points forts que vante son constructeur : Bixby. Bixby est au S8 ce que Siri est à l’iPhone (ou Google Assistant à Google) : un système d’intelligence artificielle capable de beaucoup. Sauf que pour l’instant, en France, Bixby est un cancre. Incapable de parler en français, il est quasiment inutilisable. On se contentera des services personnalisés (Actualités, Météo…), mais on a déjà vu cela chez tous les concurrents. Plus pertinente, la recherche visuelle nommée Bixby Vision.
En cadrant un objet, comme un produit alimentaire, Bixby Vision peut l’identifier et indiquer où il est possible de l’acheter. Pareil avec une image : Bixby Vision peut en dénicher d’autres du même acabit, voire identifier un monument. C’est quelque chose que Google fait très bien avec Google Photos.
On imagine qu’avec le temps, Bixby va se perfectionner, mais pour l’heure, on reste frustrés. Un reproche suffisant pour bouder son plaisir? Pas sûr.
Car avouons-le : on reste définitivement séduit par ce S8 qui semble vouloir faire basculer les smartphones dans une nouvelle ère. Face à lui, nul doute qu’Apple va devoir y regarder de très près pour son futur iPhone 8 censé créer, lui aussi, une rupture. A défaut, le risque de ringardisation ne sera pas loin.