SANTE#liberezmapilule, la pétition pour une pilule sans ordonnance

#liberezmapilule, la pétition pour une pilule sans ordonnance

SANTELe Planning familial et un collectif de pharmaciens ont lancé une pétition qui fait grand bruit sur la Toile pour une pilule sans ordonnance avec le #liberezmapilule...
Oihana Gabriel

Oihana Gabriel

Quand un simple oubli de prendre rendez-vous chez le gynécologue ou d’emporter son ordonnance pendant les vacances peut se transformer en drame… Depuis mardi, la Toile bruisse d’une proposition qui pourrait soulager bien des femmes sous contraceptif hormonal.

Non, ce n’est pas dans le programme d’un des candidats à l’élection présidentielle, mais un collectif de pharmaciens qui a lancé mardi avec le Planning familial l’initiative « Libérez ma pilule ». Avec unelettre ouverte et une pétition sur change.org, l’objectif des collectifs, appuyés par nombre de médecins, aides-soignantes, féministes, journalistes serait de demander aux laboratoires pharmaceutiques de commercialiser une pilule contraceptive qui soit accessible sans ordonnance.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Un mouvement qui fait du bruit

Pour encourager le mouvement, un site liberezmapilule.com propose quelques éclaircissements sur cette proposition et une foire aux questions. Et sur Twitter, on a vu émerger depuis mardi le hashtag #liberezmapilule.

« On espère que ça fasse bouger les lignes si les femmes relaient sur les réseaux sociaux ce combat et c’est bien parti pour, assure, Caroline Rebhi, coprésidente du Planning familial. Les femmes savent se mobiliser, plus qu’on ne le croit. Or, aujourd’hui c’est sur elles que repose la responsabilité de la pilule. Ce n’était pas pour interpeller les candidats à la présidentielle. Mais surtout pour sensibiliser les femmes. Et on remettra cette question sur le tapis avec le ou la futur(e) ministre de la Santé. »

Une proposition qui a convaincu jusqu’à la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes. Dans un tweet ce mardi, Laurence Rossignol affirme son soutien à la pétition.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Qu’est-ce que ça change ?

Concrètement, comment ça se passerait ? Une femme peut demander pour une première contraception ou un renouvellement une certaine pilule progestative en se passant d’ordonnance, après un entretien avec le pharmacien pour vérifier s’il y a des contre-indications, si la patiente fume par exemple.

« Techniquement, c’est très facile à mettre en place et cela correspond réellement à un besoin », promet Caroline Reiniche, sage-femme au Planning familial. On reçoit à longueur d’années des patientes qui ont pris des risques ou qui vivent une grossesse non désirée parce qu’elles sont en rupture de stock de pilule, elles ont perdu leur ordonnance, pas pu prendre un rendez-vous chez le médecin à cause des contraintes horaires… »

« Cela permettrait un meilleur accès à la contraception : on connaît les déserts médicaux, les délais de rendez-vous chez les gynécologues qui s’allongent », renchérit Caroline Rebhi, co-présidente du Planning familial.

Aucun risque ?

Une solution sans danger ? « La délivrance d’une pilule progestative ne nécessite ni un dépistage du HIV ni du cancer du col de l’utérus, assure Caroline Rebhi. Avec une pilule progestative, dont les effets secondaires sont limités, il y a peu de risques sur la santé des femmes ».

Autre son de cloche du côté de certains gynécologues. « La pilule, ça peut sembler très simple d’utilisation, mais en réalité il faut bien repérer les facteurs de risque : diabète, obésité, antécédents familiaux, tabac, rappelle Philippe Deruelle, gynécologue et secrétaire général du Collège national des Gynécologues et Obstétriciens français (CNGOF). On ne peut pas d’un côté reprocher aux gynécologues d’avoir prescrit des pilules dangereuses pour les patientes et proposer une pilule en accès libre. » Mais le gynécologue nuance : « La réflexion est intéressante, mais nous différencions les patientes. Pour une primo-contraception, il faut un vrai échange sur les contre-indications, les effets indésirables, la tolérance… En revanche, pour un renouvellement de pilule pour une patiente sans risque, pourquoi pas. Mais ce n’est pas évident de repérer si une femme n’a réellement aucun facteur de risque. Et dans ce cas pourquoi limiter à une pilule progestative ? Ces pilules touchent une part faible des femmes. »

Mais à long terme, les signataires espèrent pouvoir élargir cette contraception sans ordonnance. « Aujourd’hui, la seule contraception en libre accès, c’est le préservatif, rappelle Caroline Reiniche. Avec une pilule sans ordonnance, les femmes ne seront plus dépendantes d’un médecin ou de leur conjoint pour gérer leur contraception. »

Certaines internautes soulignent tout de même que cette délivrance sans ordonnance nécessite quelques précautions.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

« Cette contraception de dépannage n’empêche pas les consultations de suivi chez le gynéco ou la sage-femme, souligne Caroline Rebhi, coprésidente du Planning familial. Et plus globalement, avant 25 ans, il n’y a pas besoin de consulter un gynécologue. »

L’initiative a déjà été prise par certains pays voisins. « Dans d’autres pays comme le Portugal, la Belgique, la Russie, il existe une pilule sans ordonnance, rétorque Caroline Reiniche, sage-femme. Et les études sont rassurantes : les femmes qui sont habituées à avoir un suivi médical poursuivent les consultations. En revanche, celles qui n’y ont pas accès pour des raisons culturelles, de temps, d’éloignement, de délai ont ainsi accès à une contraception. Il vaut mieux une délivrance simple, même si elle est encadrée, vu que le pharmacien pose des questions, que pas de contraception. Ce n’est pas au supermarché non plus. »