François Fillon n’aime pas battre le pavé. Sauf quand il s’agit de sa candidature à l’élection présidentielle. C’est en tout cas la conclusion que l’on peut tirer à la lecture de messages postés sur Twitter entre 2012 et 2016. Moins d’un an après pourtant, le candidat de la droite, empêtré dans des soupçons d’emplois fictifs visant sa femme et ses enfants, appelle ses partisans à se réunir dimanche au Trocadéro.
Un « rassemblement de soutien » organisé à la hâte après l’annonce de sa convocation par les juges le 15 mars prochain et qui tranche avec sa conception de « manifestation ». Ainsi depuis deux jours, plusieurs internautes s’amusent des messages fermes postés par l’ancien Premier ministre. Distillés à l’occasion de différents mouvements sociaux lorsqu’il était en charge à Matignon ou lors de rassemblements du collectif « Nuit Debout » l’année dernière, ces messages condamnent sans équivoque le recours à « la rue ».
Je ne descendrai dans la rue que si des libertés essentielles étaient menacées comme en 1984 #Cotedor
Mais aujourd’hui tout a changé pour le vainqueur de la primaire de droite. Ce « grand rassemblement populaire » apparaît comme une des dernières cartouches tirées par le candidat pour tenter de se sortir de la nasse où l’ont plongé les emplois présumés fictifs de sa femme Penelope et de deux de ses enfants. Inquiets de sondages donnant désormais leur ex-champion éliminé dès le premier tour de la présidentielle, derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron, quelque 250 élus lui ont retiré leur soutien.
D’autres élus LR n’ont pas hésité à critiquer l’initiative, comme Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, pour lequel « en République, on ne fait pas siffler la justice », comme lors de récents meetings du candidat. Les fillonistes restés fidèles attendent entre « 40 et 45.000 personnes ».
En République, on ne fait pas siffler la justice. Et non, je ne serai pas au rassemblement du Trocadéro demain. #Aubervilliers