Ils ont changé de cible. Après avoir eu Hillary Clinton dans le collimateur des mois durant, les pro-Trump s’attaquent désormais à la chancelière allemande, Angela Merkel. Quelques jours à peine après l’attentat du marché de Noël de Berlin, qui a coûté la vie à 12 personnes, des twittos fervents supporters de Donald Trump ont publié de nombreux messages anti-Merkel, renvoyant vers des articles critiquant la politique migratoire allemande, rapporte Buzzfeed.

L’attaque des trolls

« L’Allemagne et Angela Merkel sont un exemple parfait des dangers de l’immigration de masse et de la terreur islamique. Dieu merci Hillary Clinton a perdu », a ainsi tweeté un internaute américain.

Mais cette salve anti-Merkel pourrait bien être le fruit d’une attaque de trolls et autres comptes bots qui, après avoir porté aux nues (et au pouvoir) Donald Trump, chercheraient désormais à torpiller la chancelière allemande, qui briguera un quatrième mandat en 2017.

D’ailleurs, @Queen_Europe, un compte Twitter parodique d’Angela Merkel qui compte plus de 81.000 abonnés, a été submergé de messages hostiles à la chancelière allemande, traitée d’« assassin de masse » qui « extermine le peuple allemand ». « Fascinant de voir des trolls du Kremlin démarrer leur opération Merkel en temps réel aujourd’hui. Principalement des comptes pro-Trump ré-utilisés », a réagi l’internaute qui tient ce compte.

Un compte Twitter parodique dédié à Vladimir Poutine a aussi partagé des tweets d’internautes pro-Trump s’attaquant à Angela Merkel, ajoutant en commentaires que les bots Trump s’occupent de son cas. « Je vous ai dit qu’on essaierait de renverser Merkel. Nos bots Trump sont déjà sur le coup », écrit-il.

L’influenceur russe

A y regarder de plus près, les deux comptes ont en commun de relever l’influence de la Russie, qui s’activerait avec force, et avec des renforts humains et des bots, à diffuser sur Twitter des messages dans la lignée de l’axe défini par le Kremlin. D’ailleurs, FBI et CIA ont confirmé que la Russie avait tenté d’interférer dans l’élection américaine au profit du milliardaire Trump, finalement victorieux.

Désormais, c’est l’Allemagne qui serait dans le viseur de Moscou, qui aurait déjà commencé à muscler ses attaques. « De nombreux signes prouvent qu’à présent, on essaie d’attaquer massivement Merkel, notamment avec des bots », analyse Simon Hegelich, politologue à l’université technique de Munich : « De nombreux comptes, qui sont de toute évidence des bots pro-Trump, rejoignent désormais le débat anti-Merkel ».