Et si la Toile manquait d’adresses IP?

Et si la Toile manquait d’adresses IP?

INTERNET – D’ici à 2010, le réseau risque de saturer en raison du manque de…
M.N

M.N

Derrière un nom de domaine comme www.20minutes.fr se cache l’adresse IP de votre site d’information — préféré. Ce numéro, actuellement utilisé par tous les réseaux informatiques de la planète, identifie chaque ordinateur connecté à l’Internet, ou plus généralement tout matériel informatique (routeur, imprimante) connecté à un réseau informatique utilisant l'Internet Protocol (IP). En 2007, la version 4 (IPv4) est la plus utilisée: elle est notée avec quatre nombres compris entre 0 et 255, le tout séparé par des points; exemple: 201.65.170.61. Mais cette version 4 risque d’arriver à essoufflement puisque le réseau s’étend, les serveurs se multiplient.


Saturation programmée


Chose facilement compréhensible, le développement trop rapide d'Internet a conduit à la saturation du nombre d'adresses IPv4 disponibles. D’où la sonnette d’alarme tirée par Vint Cerf, l’un des pères fondateurs de la Toile. Ce dernier appelle à ce que tous les acteurs du Web (constructeur de matériel et fournisseurs d’accès à l’Internet) passe au plus vite à la version 6 de l’adressage Internet, une norme baptisée IPv6. Au risque explique-t-il que «les futurs matériels (serveurs, routeurs, etc.) ne puissent se connecter» par manque de place.


667 millions de milliards d'adresses


Le passage de l’IPv4 à la future norme IPv6 n’est pas une chose aisée puisqu’elles ne sont pas compatibles entre elles. IPv6 est un système d’adresse basée sur une écriture hexadécimale, alors que l’IPv4 est écrite en décimale. En passant à l’hexadécimale, le réseau mondial s’offre environ 3,4 * 10 (puissance) 38 adresses, soit exactement 340 282 366 920 938 463 463 374 607 431 768 211 456 adresses IP. Ce qui équivaut à 667 millions de milliards d'adresses par millimètre carré de surface terrestre. Certains pays commencent à encourager la conception de matériels adaptés à l’IPv6: en tête de la course vers la version 6, les gouvernements chinois, coréens et japonais. Des pays de plus en plus gourmands en ressources Internet. Selon la BBC, l’Union européenne encourage les acteurs de la Toile à se préparer à l’IPv6. L’avenir de la navigation et surtout de l’économie mondiale est en jeu.