Les 5 règles d’or pour choisir son enceinte nomade avant l'été
AUDIO•Petite ou grosses, rondes ou carrées, tape à l’oeil ou vintage, on les compte par dizaines dans les rayons des magasins. Mais quels critères retenir pour choisir son enceinte Bluetooth sans risque d’être déçu ?…Christophe Séfrin
A la belle saison, tu monteras le son ! Préparant les barbecues sur la terrasse, les pique-niques sur la plage et les après-midi sur le transat, les fabricants d’enceintes nomades mettent actuellement la dernière main à leurs nouveautés d’été. « C’est désormais le plus gros marché dans le monde de l’audio. Ces enceintes représentent 50 % du chiffre d’affaires du secteur en France », s’enthousiasme Edouard Petit, directeur marketing chez Gibson Innovations (la célèbre marque américaine de guitares qui a racheté la division audio de Philips).
Oui mais voilà : lorsque l’on a son budget en poche (grosso modo, on comptera de 10,50 euros à plus de 500 euros !), le plus difficile reste de choisir le bon produit. Faut-il préférer la JBL - Xtreme ou, également à 300 euros, la B & O Play A2 ? A 150 euros, la Sony SRS-X33 fait-elle du meilleur son que l’ Ultimate Ears Boom 2 ? Et si l’on a moins de 100 euros à dispo, faut-il mieux confier sa playlist electro à Philips et sa BT6000 ou à Jabra et sa Solemate V2 ? Notre tracklist des points à vérifier avant d’ambiance vos soirées.
1 - Etre vigilant sur la taille…
Car c’est (quand même) elle qui compte !
Du choix de la taille de son enceinte découlera généralement tout le reste : le prix de l’enceinte, bien sûr, mais aussi sa qualité acoustique, sa transportabilité, etc. « Evitez de prendre ces petits produits minuscules que l’on vous vend pas cher. Ils n’ont pas une autonomie terrible, leur son n’est pas bon du tout et l’on finit par les perdre, voire s’en débarrasser rapidement », conseille Pierre Stemmelin, journaliste et éditeur de ON-mag.
Certes, il est vrai que les enceintes Bluetooth de poche sont souvent décevantes, parfois à pleine plus audibles que les haut-parleurs même du smartphone auquel on les raccorde. « A moins de 50 euros, la qualité audio est relative mais peut être surprenante par rapport à la taille du produit », note cependant Edouard Petit. Qui insiste sur un point : « Ce qui fait généralement la différence entre un produit de marque ou un produit de marque distributeur ou « no-name », c’est les systèmes de filtres pour éviter la saturation. Les premiers les intégreront, les seconds s’en dispenseront ». Autrement dit, écouter de la musique à fort volume avec une mini-enceinte de constructeur connu aura moins de chance de vous écorcher les tympans qu’avec celle d’une marque dont vous n’aurez entendu parler ni d’Eve, ni d’Adam.
En résumé : plus l’enceinte sera de taille respectable, plus les chances seront grandes qu’elle intègre la technologie nécessaire pour diffuser un bon son.
2 - Se renseigner sur la puissance…
… Même si les marques tentent (souvent) de la cacher
Comme ce fut longtemps le cas avec les taux de contraste des écrans plats, les constructeurs jouent aussi à la guerre des chiffres avec la puissance de leurs enceintes. « Pour le consommateur, cela reste une donnée à laquelle se raccrocher, mais elle ne veut pas dire grand-chose. Sur une enceinte nomade, il s’agit d’un savant équilibre entre l’amplificateur et la capacité de l’enceinte à utiliser cette puissance », rappelle Edouard Petit, chez Gibson Innovations. De 3 à 4 watts pour les mini-enceintes, jusqu’à 20 watts pour les plus grosses, « c’est plutôt la taille des haut-parleurs qui compte », note Pierre Stemmelin de ON-mag.
Selon le journaliste, le poids de l’enceinte est aussi un bon indicateur : « ce qui pèse lourd, c’est le moteur du haut-parleur, soit la bobine et l’aimant qui permettent d’en faire bouger la membrane ». Bref, si l’on veut que son enceinte envoie du lourd, mieux vaut qu’elle pèse son poids. En attendant, beaucoup de marques, comme Bose ou Sony, ont choisi de ne plus communiquer sur la puissance de leurs enceintes, justifiant ce choix par leur volonté de ne pas perturber le public avec des chiffres ésotériques.
Certaines mauvaises langues affirment que c’est aussi pour ne pas communiquer des chiffres qui paraîtraient ridiculement petits. « Le mieux est d’essayer l’enceinte en magasin et c’est l’expérience qui prévaudra », conseille Miki Kanayama, chef de produit audio chez Sony.
3 - Veiller à l’autonomie…
En évitant d’aller (trop) loin ?
De 5 heures à 24 heures pour la nouvelle B & O Play A2 ou la Sony SRS XB3, on trouve de tout sur le marché. « C’est un des plus importants critères de choix », confirme Miki Kanayama. Mais surprise : selon Gibson Innovations, l’usage résidentiel des enceintes nomades reste majoritaire. « Les consommateurs sont en recherche de produits polyvalents. Ils veulent avoir l’assurance que leur enceinte pourra être déplacée d’une pièce à l’autre, et ne pas forcément rester statique à la maison », relève Edouard Petit, Directeur marketing chez Gibson Innovations. Attention cependant. « Une batterie avec une forte autonomie, ce n’est pas forcément bien : on oublie de la recharger. Et après plusieurs semaines, on peut avoir de mauvaises surprises lorsque l’on a besoin de son enceinte et qu’elle est déchargée », met en garde Pierre Stemmelin.
Au moment du choix, on veillera aussi à ce que l’enceinte dispose d’une batterie qui puisse se remplacer facilement. Pas évident au premier abord : il faut parfois bidouiller pour ouvrir l’appareil. « On y arrive chez Bose, c’est plus compliqué chez Ultimate Ears. Pour la majorité des marques, il faudra programmer un retour chez le fabricant ou le revendeur », déplore l'éditeur. Innovation récente intéressante sur certaines enceintes Bluetooth : une fonction Powerbank.
Si elle en est pourvue, l’enceinte permet aussi de recharger un smartphone directement par sa batterie tout en conservant une bonne autonomie pour lire la musique.
4 - Bichonner la résistance…
Et faire le choix (rassurant) du tout-terrain
Si l’on n’a pas envie d’abîmer son enceinte chèrement acquise avec une éclaboussure au bord de la baignoire ou de la piscine, autant se prémunir avec un appareil « durci ». Pour cela, il existe des normes. Avec la norme IPX5, l’enceinte peut recevoir des projections d’eau et la poussière ; avec la norme IPX7, elle peut être immergée temporairement.
Certaines marques, comme Ultimate Ears, communiquent également sur la résistance de leurs produits aux chocs. Une enceinte recouverte de tissu maillé subira moins les affronts du quotidien qu’une enceinte avec une coque en plastique ou en métal.
5 - Surveiller les plus techniques…
Pour être (vraiment) sûr de son choix
Simple Bluetooth ou appairage en NFC ? Wifi or not wifi ? Micro-intégré pour faire office de kit main libre ? Avec ou sans station de recharge ? Possibilité de coupler deux enceintes identiques pour une écoute en stéréo ? Avec ou sans housse de transport ? Fonction multiroom envisageable ou non ? LEDs intégrées pour illuminer les soirées en plus de les sonoriser ?… Ces petites questions parfois insignifiantes peuvent aussi avoir leur importance. Ne manquez pas de vous les poser afin d’optimiser votre expérience, voire de faire évoluer votre enceinte. Sans oublier de vous projeter: les constructeurs vont de plus en plus tenter d'intégrer leurs enceintes Bluetooth dans des éco-systèmes multiroom, avec plusieurs enceintes associées. Le chantier est d'importance: moins de 4% des ménages sont équipés de systèmes audio multiroom.