WEBCe qui se cache réellement derrière le créateur présumé de Bitcoin

Multi-diplômé, érudit et secret: Qui est Craig Wright, créateur présumé de Bitcoin

WEBL’Australien Craig Wright a avoué s’être caché derrière le pseudonyme Satoshi Nakatomo, connu comme étant le créateur de la plate-forme de monnaie virtuelle Bitcoin. C’était l’un des secrets les mieux gardés d’Internet…
William Pereira

William Pereira

Beaucoup s’en doutaient, c’est désormais officiel. Craig Wright, entrepreneur, informaticien et inventeur australien, se cachait bien derrière le pseudonyme Satoshi Nakatomo, connu comme étant le créateur de Bitcoin en 2008. L’homme a décidé de mettre un terme à l’un des plus grands secrets d’internet pour, dit-il, protéger ses proches poursuivis par des journalistes depuis la fin de l’année 2015 et le résultat de l’enquête menée par Wired et Gizmodo, qui le désignaient comme étant le créateur de la plate-forme de monnaie virtuelle.

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Un érudit aux nombreux diplômes

Mais qui est cet homme dont la description sur LinkedIn excède les 2.000 mots et sur qui l’on sait ironiquement si peu de choses ? L’intéressé se décrit dans son semblant de biographie comme un érudit. « Je suis une espèce de junkie de l’université. Je vais de diplôme en diplôme comme si c’était un hobby », déclare-t-il. S’il est avéré qu’il a inventé une partie de son parcours universitaire, il a pris soin de rapporter aux journalistes des preuves qui confirment la véracité du reste de son étonnant palmarès universitaire.

Il est titulaire, selon The Economist, de plusieurs masters en statistiques, droit, informatique et management d’universités australiennes et britanniques, ainsi que de deux doctorats en sciences informatiques et théologie. C’est lors de l’un de ses nombreux cursus qu’il découvre le philosophe japonais du 17e siècle - Tominaga Nakamoto -, grand critique de la pensée normative de l’époque qui défendait le libre-échange, auquel Craig Wright empruntera le nom de famille pour créer Bitcoin.

Il déteste l’organisation Anonymous

Tous les journaux anglophones ayant essayé d’en savoir plus sur l’informaticien australien s’y sont cassé les dents, car ce dernier sait rester secret. Rares sont ceux qui, dans son entourage professionnel, sont capables de savoir quel plat il préfère ou quel train de vie il mène, pour la simple et bonne raison qu’il ne rencontre quasiment personne. Ni ceux avec qui il travaille sur Bitcoin, ni les pontes du journal australien indépendant The Conversation pour lequel il a écrit.

« Il déposait ses articles, et on les relisait. Il n’y avait jamais de désaccords ni de conseils que je pouvais lui donner. C’était juste un contributeur parmi mille autres », rapporte au Guardian le rédacteur en chef adjoint, Paul Dalgarno. Dans ses textes, Craig Wright ne parle jamais de Bitcoin. Il est connu dans la rédaction pour écrire « des articles sur Anonymous » dans lesquels il expliquait à quel point le groupe de hackers « était le mal et les diables du hacking », se souvient David Glance, un contributeur régulier cité par The Guardian.

The Economist doute de son honnêteté

Confondu par l’enquête journalistique de fin 2015 et maintenant passé aux aveux, Carig Wright ne réussit pas à convaincre pleinement les reporters de The Economist, qui le jugent moins érudit que n’est sensé l’être Nakatomo. L’hebdomadaire conclut tout de même qu’il « pourrait bien être Satoshi Nakatomo, mais que d’importantes questions demeurent. » Gavin Andersen, un collaborateur de Bitcoin depuis 2010, dit l’avoir rencontré récemment à Londres et est persuadé que l’Australien est « sans l’ombre d’un doute Satoshi Nakatomo. » Difficile de savoir qui croire.