Drones et avions: Comment empêcher les collisions?
SECURITE•Les aéroports réfléchissent aux meilleurs moyens d'éviter les incidents, comme celui qui s'est produit dimanche à Heathrow, à Londres...N.Beu.
Cette fois, la collision a bien eu lieu. Après plusieurs accidents évités, un avion de ligne a heurté un drone à l’aéroport de Heathrow, à Londres, dimanche. Un épisode, heureusement sans conséquences, qui remet une nouvelle fois au centre du débat la question de la présence des drones sur les tarmacs. Comment les chasser ? Trois pistes sont à l’étude.
Durcir la réglementation
En France, un arrêté publié en décembre a donné un cadre strict à l’utilisation des « aéronefs qui circulent sans personne à bord ». Les drones, pour le dire autrement, ne sont pas autorisés à voler à proximité des aéroports et doivent rester à 150m à portée de vue de leur pilote. Un cadre « suffisant », selon Xavier Tytelman, expert de la sécurité aérienne. D’autant que ceux qui ne respectent pas les règles encourent jusqu’à un an de prison et 75.000 euros d’amende. Plutôt dissuasif.
Mais encore faut-il pouvoir remonter jusqu’au propriétaire du drone… Fin mars, deux sénateurs Les Républicains ont donc déposé une proposition de loi visant à mieux contrôler les amateurs de drones. Ils suggèrent ainsi d’immatriculer les appareils les plus perfectionnés, comme les font les Etats-Unis ; de doter les drones les plus lourds de balises et de LED ; et de former les télépilotes. Des idées déjà avancées en octobre 2015 par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, comme le rappelle NextInpact.
Améliorer la détection
Actuellement, les avions de ligne et les contrôleurs aériens disposent de radars militaires permettant de détecter de gros appareils. Le problème, « c’est que l’écho d’un drone n’est pas supérieur à celui d’une mouette », explique Xavier Tytelman. En fibre carbone ou en plastique, ils ne permettent par ailleurs pas de renvoyer aux radars les ondes électromagnétiques comme le métal. Il faut donc trouver autre chose.
Outre « la détection visuelle », Xavier Tytelman avance la piste de « la détection d’ondes ». Dans ce dernier cas qui relève de la « guerre électronique », il faudrait qu’un appareil puisse détecter le flux vidéo et le signal émis par la caméra du drone. Autres voies à explorer : la détection thermique (la chaleur émise par les appareils) et sonore (le son qu’ils émettent, comme son nom l’indique), ainsi que la caméra laser. Celle-ci cartographierait l’environnement et identifierait les drones grâce à leur forme et leur couleur. Un peu comme les voitures autonomes de Google, selon Clubic.
Renforcer les armes anti-drones
Les vidéos de présentation des armes anti-drones qui ont circulé ces dernières semaines ont rappelé des souvenirs aux amateurs de science-fiction. Comme ce bazooka baptisé SkyWall100 capable de neutraliser un drone situé à une distance de 100m, non pas en projetant un missile dans sa direction, mais en le capturant grâce à un filet.
Une solution qui se rapproche du drone anti-drone japonais.
L’expérimentation par la police néerlandaise dela neutralisation de drones par des rapaces a également beaucoup fait parler.
aMoins spectaculaire, « des systèmes visant à désorienter les drones en utilisant des canons ultrasons et à rayons laser » sont aussi en développement, assure Xavier Tytelman. Mais comme tous les autres systèmes envisagés, ils n’ont encore jamais été déployés. Nul doute que la multiplication des incidents, voire des collisions, risque de précipiter leur adoption.