ROBOTSLes humains ont du mal à toucher les «parties intimes» des robots

VIDEO. Toucher les «parties intimes» des robots met les gens mal à l'aise, selon une étude

ROBOTSLes humains traitent inconsciemment un robot humanoïde comme l’un des leurs, estiment les scientifiques…
Mathias Cena

M.C.

«Les robots sont parmi nous ». Ces dernières années, la présence de créatures artificielles dans les maisons de retraite, les chambres des enfants ou les halls de gare nous a rendu les robots plus familiers, davantage assimilés à des compagnons qu’à des machines de guerre complotant pour nous détruire. A mesure que ces engins deviennent plus sophistiqués et leur apparence plus proche de la nôtre, l’homme a aussi tendance à leur prêter des traits humains et à se comporter avec eux comme avec ses semblables : une étude montre ainsi que toucher les « fesses » d’un robot met les gens mal à l’aise.

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Pour les besoins de cette recherche, intitulée Toucher un corps mécanique : le contact tactile avec les parties intimes d’un robot d’apparence humaine est physiologiquement stimulant, des scientifiques de l’université Stanford, en Californie, ont prié des volontaires de s’installer dans une pièce, assis face à Nao, le robot humanoïde fabriqué par le Français Aldebaran. Là, le robot lui-même leur a demandé de montrer, puis de toucher diverses parties de son anatomie avec leur main dominante, tandis que l’autre reposait sur un capteur qui étudiait leurs réactions.

Sensation de malaise

Les chercheurs ont alors observé que toucher « les parties moins accessibles du robot comme les "fesses" et les "parties génitales" » se révélait « plus excitant (stimulant) » que des endroits plus accessibles comme les mains et les pieds. Le temps de réaction des participants était également plus long lorsque le robot leur demandait de toucher ses zones « moins accessibles », signe d’un certain trouble.

Selon les scientifiques, qui doivent présenter leurs recherches en juin à Fukuoka, au Japon, l’homme oublierait parfois qu’il a affaire à un robot. « C’est dû à notre tendance inhérente à traiter un médium dont l’apparence est suffisamment proche de celles des humains comme l’un des nôtres », détaillent-ils.

Selon les chercheurs, ces réactions sont à prendre en compte lors de la conception des robots : « par exemple, les gens seront peut-être plus à l’aise avec un robot humanoïde dont les contrôles sont situés sur les mains, les bras ou le front que sur les yeux ou les fesses », estime Jamy Li, l’un des auteurs, dans le magazine IEEE Spectrum. « Les robots que nous avons utilisés parlaient avec les gens et avaient une apparence et des gestes humains », ce qui accentuait cette sensation de malaise. « Il serait intéressant, poursuit-il, d’étudier aussi les différences de réactions selon qu’un robot a une apparence plus ou moins proche de celle de l’homme ».