La pédopornographie sur Internet a atteint un chiffre record en 2015. Le nombre de contenus pédopornographiques retirés de la Toile a en effet plus que doublé par rapport à 2014, atteignant le nombre de 4.616.
« Enjeu principal de la lutte contre les contenus illicites de l’Association française des prestataires de l’internet (AFPI), la pédopornographie atteint un record cette année. Une tendance déjà amorcée en 2014 », année où le nombre de contenus retirés pour ce motif avait déjà été multiplié par deux, a souligné l’AFPI dans son bilan annuel publié ce jeudi.
Fondée en 1997, l’ex-AFA, qui compte parmi ses membres Orange, SFR, Bouygues Telecom, Google, Facebook, Twitter ou Microsoft, a créé l’année suivante un service de signalement en ligne des contenus illicites, Point de Contact.
11.196 URL signalées
L’an dernier, 11.196 URL (adresses de site internet) lui ont été signalées par ce biais en raison de leur caractère pédopornographique, soit 81 % de plus qu’en 2014. Sur ce nombre, 43 % ont effectivement été qualifiées d’illégales, soit 4.875 sites, un chiffre 2,6 fois plus élevé qu’en 2014, et 4.616 contenus ont pu être retirés.
L’organisme souligne notamment que sur les 3.786 contenus retirés qui étaient hébergés en France, « aucun membre de l’AFPI n’apparaît parmi les hébergeurs français concernés », mais qu’à l’inverse, la plateforme d’hébergement de photos imgChili représente à elle seule 40 % du total.
Explosion des signalements pour « incitation au terrorisme »
Tous motifs confondus, l’AFPI a reçu 8.031 signalements en 2015 (+38 %), qui portaient au total sur 17.178 URL, soit 79 % de plus qu’en 2014. Un peu plus de la moitié (53,5 %) des signalements ont été qualifiés d’illégaux, et 92 % de ces derniers ont pu être retirés.
L’association note en particulier une explosion des signalements pour « incitation au terrorisme », 2.674 URL contre 40 un an plus tôt, même si seuls 209 ont été qualifiés d’illégaux et 54 retirés de la toile. « Actualité oblige, les internautes sont davantage sensibilisés aux notions de terrorisme et n’hésitent plus à signaler ces contenus aux autorités compétentes qu’ils identifient mieux désormais », analyse l’AFPI.
975 URL lui ont par ailleurs été signalées pour des contenus racistes ou xénophobes (+4,8 %), 52 d’entre eux ayant été qualifiés d’illégaux (+2 %).
L’association souligne aussi que 1.664 des signalements effectués via Point de Contact ont été transmis à la plateforme Pharos de la direction centrale de la police judiciaire, parmi lesquels « 661 ont fait l’objet de transmissions à des services d’enquête en France (190) ou à l’étranger (471 à Interpol), et 24 sont toujours en cours de traitement (pour procédures judiciaires) ».