Smartphone vedette du salon Mobile World Congress 2016, à côté des Galaxy S7 et S7 Edge de Samsung ou des nouveaux Xperia X de Sony, le G5 de LG fait parler de lui. La raison ? Le constructeur innove avec un mobile modulaire.

De prime abord, il s’agit d’un terminal assez conventionnel, bien qu’élégant : écran de 5,3’’ (2560 x 1440), coque métallique, épaisseur contenue à 8,2 mm, Android 6.0, batterie de 2800 mAh… Mais, indique-t-on chez LG, « on a voulu aller plus loin dans l’univers de la photo, sans pour autant toucher les experts ». Conséquence : le G5 est équipé de non plus deux objectifs photos, mais de trois.

La prise de vue avec l’optique de 16 mégapixels sur le LG G5. - CHRISTOPHE SEFRIN/20 MINUTES

La prise de vue avec l’optique de 8 mégapixels à 135° du LG G5. - CHRISTOPHE SEFRIN/20 MINUTES

Pour les selfies, le G5 affiche 8 mégapixels en façade, ce qui est plutôt très bien. Changement à l’arrière avec l’apparition de deux capteurs : un de 16 mégapixels (avec une lentille de 78 degrés) pour les photos de tous les jours, mais aussi un de 8 mégapixels (135 degrés) pour les prises de vues panoramiques. Plus besoin de pivoter sur soi-même le smartphone à bout de bras pour immortaliser un paysage : il suffit de choisir le mode adapté dans le menu photo du terminal et de shooter. Voilà, selon nous, une innovation prometteuse qui risque de plaire au plus grand nombre.

Des modules qui enchantent ou laissent perplexes

Mais là où LG surprend véritablement, c’est avec son concept de modules que l’on peut associer au G5. Impossible de ne pas imaginer que le Projet Ara n’ait pas donné des idées au constructeur.

Ainsi, la partie basse du téléphone se détache, permettant d’extraire la batterie, de la remplacer, mais aussi d’ajouter au mobile deux modules « friendly ». Un premier nommé « Cam Plus » est dédié à la photo : il intègre une batterie de 1200 mAh, mais aussi des boutons physiques pour faciliter la prise de vues. Par ailleurs, ce petit module offre un surcroît d’épaisseur à la partie du téléphone que l’on tiendra dans la main pour prendre des photos, un peu comme une poignée « grip » sur un appareil photo conventionnel. L’idée est bonne, même si l’on a déjà vu des « photophones » proposant une ergonomie assez proche.

Autre module proposé par LG sur son G5, le « Hifi Plus ». Lui aussi avec batterie, il a été développé conjointement avec la marque Bang & Olufsen. Il s’agit cette fois d’un DAC audio – ou convertisseur — permettant d’améliorer la qualité de restitution du smartphone (jusqu’à 348 kHz/32bits). Nous restons plus dubitatifs face à cette future proposition de LG qui ne risque de trouver écho qu’auprès d’une clientèle audiophile. Par ailleurs, celle-ci n’attend peut-être pas après la marque sud-coréenne pour s’équiper d’un lecteur audio nomade de haute qualité.

Le public est-il prêt pour l’aventure ?

« Le G5 ouvre le champ des possibles », s’enthousiasme un journaliste spécialisé en téléphonie mobile sur le stand du constructeur au Mobile World Congress. « LG est très bon pour faire le buzz, mais aura bien du mal à toucher le grand public avec son G5 », tacle un ancien cadre de la marque au fait des us et coutumes de son ex-employeur. Visiblement, les avis restent très partagés. Lancé en avril à 699 euros, le G5 restera sans doute, et quoi qu’on en dise, un excellent smartphone haut de gamme techniquement parlant.

Il nous semble cependant étrange que LG s’essaye à son concept de modularité sur son smartphone dit « flagship » – ou porte-étendard. On aurait plutôt imaginé voir le constructeur tenter l’aventure avec un modèle moins en vue et aux enjeux commerciaux moins risqués. Autre interrogation : le public sera-t-il prêt à mettre la main au porte-monnaie pour s’offrir un module photo à 70 euros environ et un module audio à plus de 100 euros (les tarifs ne sont pas encore précis) ? Rien n’est moins sûr. Enfin, LG que nous avons interrogé à ce sujet est encore incapable de dire si son concept sera pérenne et se déclinera sur d’autres références de la marque. On aurait aussi pu imaginer des modules compatibles entre plusieurs terminaux de la marque. Un argument qui aurait eu le mérite de rassurer les acheteurs tout en les fidélisant à la marque.