Flou artistique. Alors que s’ouvrent ce jeudi à Paris les portes du Salon de la Photo 2015*, le secteur s’interroge sur son avenir. Depuis 2012, les ventes sont en berne. Moins 26 % d’appareils compacts vendus, moins 20 % de reflex, moins 17 % de bridges et moins 2 % d’hybrides : les 12 derniers mois n’ont pas permis de remonter la pente. « La tendance est de revenir à un marché de passionnés comme c’était du temps de l’argentique. Et actuellement, nous assistons à une migration de la demande des reflex vers les hybrides ou des compacts vers les compacts experts », note Arnaud Pézeron, directeur du marketing d’Olympus France.

Pas de virus venant des smartphones

La cause de tous ces maux ? La crise, évidemment. Mais encore et toujours nos chers smartphones qui, par leur qualité photo désormais largement reconnue et leur capacité à partager dans l’instant les images réalisées ont cannibalisé le marché des traditionnels appareils photo. « Le discours qui était de dire que la photo sur smartphone allait donner le virus et convertir les gens vers la photo traditionnelle n’a pas été suivi d’effets », note Arnaud Pézeron. Résultat pour Claire-Anne Devillard, directrice du marketing de Canon France : « Toutes les marques se cherchent et la bonne formule pour séduire les consommateurs reste à trouver ». Pour autant, il y a de bonnes raisons d’espérer.

La quête de photos de meilleure qualité

Qu’il vienne du monde du smartphone ou de celui de l’appareil photo, le chasseur d’images est de plus en plus adepte de photos de qualité. Une exigence qui se concrétise par ses actes d’achat : le marché des compacts dits « experts » (avec un large capteur et des réglages avancés) se développe. D’ailleurs, le nouveau Canon PowerShot G9 X pourrait en séduire plus d’un Porte de Versailles…

De leur côté, les ventes d’appareils photo hybrides sont presque stables et des modèles tels les Alpha 7 (Sony), OM-D-E-M5 Mark II (Olympus) tirent le marché. Et l’on trouve parmi les bridges (les appareils à très fort zoom) des perles comme le FZ300 de Panasonic qui cartonnent. Et coté reflex, l’arrivée du Wifi, du NFC et des écrans tactiles, comme avec le Nikon D5500, peut laisser espérer que le grand public se laissera séduire.

Suffisant pour réenchanter le monde de la photo ? Les ventes d’optiques, quasi stables, témoigne du fait que les consommateurs continuent de s’équiper. Reste à les convaincre qu’un nouveau boîtier ferait une belle photo au pied du sapin…

*du jeudi 5 au lundi 9 novembre, Parc des expositions de la Porte de Versailles, 75015 Paris.