Deezer se prépare à lutter contre Tidal et Beats Music
ECONOMIE•Avec le lancement en grande pompe de la plateforme de Jay-Z et la sortie annoncée d'un service musical par Apple, la startup française doit repenser sa stratégie...20 Minutes avec agence
La bataille contre Spotify n'était visiblement qu'un avant-goût. La guerre du streaming musical ne devrait véritablement débuter que maintenant, avec l'arrivée sur le marché de Jay-Z et sa plateforme Tidal soutenue par les superstars de la pop. Cela sans compter le lancement pressenti d'un service similaire, cette fois-ci par le puissant Apple, désormais propriétaire de Beats Music.
Dans ce monde de géants, le français Deezer s'est pourtant fait sa place. La société a réalisé près de 150 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2014, dont 100 millions en France, et est actuellement le numéro 2 du marché, derrière le suédois Spotify et ses 15 millions d'abonnés.
Six millions d'abonnés payants
Mais pour combien de temps? Interrogé en début de semaine par Challenges, Daniel Marhely, cofondateur de Deezer, reconnaît une certaine appréhension. Le patron de la plateforme aux 6 millions d'abonnés payants (et 16 millions d'utilisateurs actifs) confie vouloir concentrer son travail sur «l'amélioration du produit», et surtout son accessibilité au grand public, considérant que le streaming musical demeure encore, aujourd'hui, «un truc d'initiés».
«Les geeks comprennent très bien ce que l'on peut faire avec le streaming, mais Monsieur Tout-le-monde n'est pas très à l'aise. On a découvert que beaucoup de gens ne savaient pas utiliser le menu déroulant de Deezer. En conséquence, nous travaillons à la simplification de son interface Web et de ses applis mobiles», précise le dirigeant.
Nouvelle politique tarifaire
Deezer, qui vient en outre de lancer un service d'écoute haute résolution, réfléchit également à une nouvelle politique tarifaire, elle aussi plus attractive. Les Tidal et Apple «peuvent nous faire mal en signant des exclusivités avec des majors, des labels, des artistes, ou en arrivant avec un prix très agressif. A 10 euros par mois, on s'adresse aux fans de musique. Mais à 5 euros, on explose tout, c'est le juste prix», estime enfin Daniel Marhely.
Un cofondateur qui doit désormais trouver la formule autorisant cette baisse des prix sans pour autant sacrifier la marge nette de sa société, qui plafonne à un maigre 5%.