La SNCF donne un coup d’accélérateur à son plan digital
NUMERIQUE•La compagnie ferroviaire y consacrera 450 millions d’euros sur les trois ans à venir. Premier défi de taille: La 3G et la 4G à bord des trains…Fabrice Pouliquen
450 millions d’euros sur les trois années à venir, soit 150 millions d’euros par an. Guillaume Pépy, Pdg de la SNCF, n’entend pas lésiner sur les moyens quand il s’agit de développer d’accélérer l’offre digitale de la compagnie ferroviaire. Aux côtés d’Yves Tyrode, directeur digital de la SNCF, il a annoncé l’accélération du plan digital voulue par l’entreprise ce mardi matin lors d’une conférence de presse.
L’enjeu est de taille et n’entend pas profiter qu’aux clients. Via de nouvelles applications, le partage des données, l’investissement dans des tablettes numériques, Guillaume Pépy dit vouloir aussi améliorer les conditions de travail de ses cheminots et, in fine, optimiser ses coûts. «L’exemple parfait, ce sont les objets connectés qui vont être capables de se déclencher tout seul ou de signaler lorsqu’ils sont en panne. Derrière, il y a des des gains de temps non négligeables.»
La 4G dans le TGV espéré pour la fin 2016
Plus proche des voyageurs, ce plan digital prévoit aussi de s’attaquer à l’internet à bord des trains. Un véritable serpent de mer que la SNCF évoque depuis une dizaine d’années. C’est l’une des principales missions confiées à Yves Tyrode. Le monsieur digital de la SNCF a annoncé la volonté de déployer au plus vite la 3G et la 4G dans tous les trains du quotidien (9,6 millions d’utilisateurs par jour). «Nous allons engager en mars des mesures sur notre réseau ferroviaire pour déterminer les besoins de couvertures 3G et 4G, détaille Yves Tyrode. Nous allons aussi faciliter pour les quatre opérateurs mobiles l’accès à notre réseau pour qu’ils puissent y installer leurs antennes.»
Pour le cas particulier des TGV (300.000 utilisateurs par jour), l’entreprise ferroviaire lance début mars un appel d’offres pour un signal 4G répercuté en Wi-Fi à l’intérieur de la rame. «Nous choisirons la meilleure solution à la fin du semestre 2015 pour un déploiement à bord fin 2016.»
Ouvrir ses données aux start-up
L’autre enjeu de ce plan digital sera le partage des données. Autrement dit l’open data. La SNCF dit être courtisée par de nombreuses start-up planchant sur des futures applications facilitant le transport et demandant à accéder aux données de la compagnie ferroviaire. Notamment les horaires donnés et réels des trains. «Nous allons ouvrir à partir de fin mai ces data avec un modèle économique que nous voulons clair et vertueux, indique Yves Tyrode. Les petites start-up ne paieront pas ou peu l’accès à ces données. En revanche, les gros utilisateurs de ces données, les multinationales du web paieront plus cher.
La SNCF entend aussi créerun fonds d’investissement de 30 millions d’euros pour aider au développement des start-up qu’elle juge les plus prometteuses pour améliorer ses services voyageurs. Ces 30 millions d’euros portent sur trois ans, sont financés sur fonds propres et s’ajoutent aux 150 millions d’euros annuels du plan digital.
Bientôt une seule et unique application mobile SNCF?
Enfin, la SNCF a lancé il y a dix jours une nouvelle application sobrement intitulée SNCF. «Elle unifie en une seule toutes les applications d’informations voyageurs qui existaient jusque-là», explique Yves Tyrode. Elle permettra aux voyageurs d’avoir des informations sur le trafic de tous les trains. Elle concentrera aussi toutes les informations pour se déplacer non plus seulement de gare à gare mais d’adresse à adresse.» SNCF Mobile, SNCF Direct, Transilien et les autres applications existantes restent pour l'instant disponible sur l'appstore mais pourraient y être déprogrammées si la nouvelle application fait ses preuves.»