Objets connectés: Voilà à quoi pourrait ressembler votre quotidien en 2025
HIGH-TECH -•Ludovic Le Moan, le co-fondateur de la société toulousaine innovante Sigfox, spécialiste de la connectivité des objets, imagine notre quotidien dans dix ans…Anaëlle Grondin
A quoi va ressembler votre vie en 2025? 20 Minutes a posé la question à Ludovic Le Moan, le PDG de la start-up toulousaine Sigfox. En cinq ans d’existence, celle-ci a réussi à se faire une place parmi les leaders des objets connectés à l’échelle internationale en misant sur le très bas débit pour connecter un maximum d’objets entre eux pour un coût très faible. Voici comment l’entrepreneur imagine le quotidien dans dix ans.
Un environnement autonome. «Dans dix ans, cela ne m’étonnerait pas qu’on ait des objets "vivants" autour de nous. Les cellules humaines vont se mixer à la technologie», imagine Ludovic Le Moan. «Une plante génétiquement modifiée pourrait être augmentée et indiquer elle-même qu’elle a soif par Internet», explique le PDG de Sigfox. Elle possèdera les capteurs capables d’évaluer des grandeurs physiques et de les communiquer par Internet. Cette technologie va être partout, selon lui. «Les lumières et votre télé s’allumeront seuls à 20h chez vous si c’est l’heure à laquelle vous rentrez», assure Ludovic Le Moan. «La serrure de votre porte d’entrée sera connectée» pour que vous sachiez à tout instant si elle est verrouillée et «la poignée sera capable de reconnaître vos empreintes pour se déverrouiller seule».
Davantage de dépendance. «L’Internet et le smartphone commencent à être limités dans ce qu’ils peuvent apporter pour nous faciliter la vie», estime Ludovic Le Moan. Nous allons tous nous «reposer entièrement sur des objets de notre environnement qui prendront des décisions pour nous en s’appuyant sur nos habitudes». «On est tous fainéants. C’est du confort et parfois du fun», lâche l’entrepreneur. L’enjeu est plus important qu’il n’y paraît. «La seconde n’a plus la même durée qu’avant. On fait des tonnes de choses grâce aux outils qu’on a à notre disposition. On a de moins en moins de temps. Il faut que les objets qui nous entourent nous assistent», explique-t-il. Seul hic, si vous n’avez plus accès à Internet, «vous vous retrouvez à l’âge de pierre», reconnaît Ludovic Le Moan.
Un abonnement global. L’entrepreneur assure que «les communications vont être très peu chères» et que «tout sera prétexte à être connecté». Il imagine un opérateur qui vous proposera un abonnement pour tous les objets de votre maison, en fonction de leur quantité: 50, 100, 1000. «Je parle à terme d’un abonnement qui coûtera 10 euros par an pour une centaine d’objets», avance Ludovic Le Moan. Pour lui, il suffira ensuite d’aller à la Fnac, d’acheter un objet, de l’enregistrer sur son portefeuille (virtuel), et il viendra enrichir l’écosystème qui existe chez soi.
Une autre gestion des données. Qui dit multiplication d’objets reliés à Internet dit données privées qui se retrouvent sur des serveurs. Pour Ludovic Le Moan, il pourrait y avoir deux cas de figure: «Les consommateurs qui auront les moyens de payer pour s’assurer que leurs données restent privées pourront les voir stockées chez eux, cryptées. Et ceux qui ont moins de moyens verront leurs données stockées sur les serveurs d’une entreprise privée qui pourra s’en servir pour de la publicité ou anticiper des maladies et catastrophes naturelles.» Un peu sur le modèle des applications mobiles gratuites (avec de la pub) et payantes (sans pub).
Une révolution inévitable. «Peut-être qu’un jour des gens créeront une cage de Faraday et fonctionneront en mode rétro. Mais ça va être compliqué d’y échapper», estime Ludovic Le Moan. Il affirme qu’«on sera obligé de passer par là»: «Il faut optimiser le chauffage ou encore le parcours des voitures pour arriver à accueillir huit milliards de personnes.»