HIGH-TECHCanary, une application pour critiquer son patron en restant anonyme

Canary, une application pour critiquer son patron en restant anonyme

HIGH-TECHLe réseau social pour iPhone, mis en ligne sur l’App Store le 10 novembre, fait tiquer…
Anaëlle Grondin

A.G.

Votre entreprise, et plus particulièrement votre patron, vous tape sur les nerfs? Vous avez envie de vous défouler et dire tout le mal que vous pensez de vos supérieurs? Vous voulez dénoncer certaines pratiques qui vous déplaisent dans votre environnement professionnel mais vous avez peur de le faire à la machine à café? Il y a désormais une application mobile pour ça. Mise en ligne sur l’App Store la semaine dernière, Canary vous propose de «partager des infos, des pensées et des rumeurs avec vos collègues de manière anonyme» sur sa plateforme. L’objectif de Canary? Libérer la parole dans l’univers professionnel.

Pour pouvoir publier sur ce nouveau réseau social pour iPhone (la version Android arrive «bientôt»), il faut se rendre sur l’App Store et télécharger l’application Canary. Celle-ci vous demande de créer un compte en renseignant une adresse e-mail, qui doit obligatoirement être celle de votre entreprise. Un code vous est alors envoyé dans votre messagerie pour finaliser l’inscription. Vous pouvez ensuite publier des messages «anonymement», qui s’afficheront sous le nom de votre entreprise. Mais il faut noter que tous les commentaires sont publics: même s’ils restent anonymes sur la plateforme, tout le monde peut voir ce que les salariés de l’entreprise américaine Adobe ont écrit.

Anonymes, vraiment?

Canary fait tiquer. L’application pourra-t-elle toujours garantir l’anonymat de ses utilisateurs? «Rien n’est vraiment anonyme», fait ainsi remarquer une internaute sur Twitter en évoquant Canary. Le scandale Whisper appelle à la prudence. Le mois dernier, le journal The Guardian a découvert que la messagerie mobile soit-disant anonyme suivait ses utilisateurs à la trace. Geoff Pitfield, le créateur de Canary, a assuré au site américain Recode que l'anonymat sera préservé face aux demandes éventuelles des entreprises qui souhaiteraient savoir qui a posté les messages. Il va même jusqu'à affirmer qu’il ne pourrait pas connaître lui-même l’identité d’un salarié ayant posté un message précis.

Mais quid du piratage des serveurs ou de l’application? Une question qu’il est bon de se poser avant de médire de son employeur sur Canary. Dire du mal de son patron en ligne est une «faute grave» et peut conduire à un licenciement. En 2010, trois salariés d’une entreprise de Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine ont perdu leur travail pour avoir dénigré leur direction sur Facebook. Plus récemment, un éducateur spécialisé a été viré pour avoir traité son patron de «guignol» sur le réseau social à La Réunion.