Stephen Colbert s'attaque au #gamergate
JEU VIDEO•L'animateur a donné la parole à la critique féministe menacée de mort, Anita Sarkeesian...Philippe Berry
«Vous et les autres ''féminazis'', vous voulez couper nos couilles pour qu'on se mette à jouer à vos jeux non-violents, c'est ça?» En une question sarcastique, Stephen Colbert a bien résumé le #gamergate, cette guerre culturelle qui sévit dans le monde du jeu vidéo depuis la mi-août.
Dans le Colbert Report, mercredi soir, il recevait la critique féministe Anita Sarkeesian, qui a récemment dû annuler un discours à l’université d'Utah après avoir reçu des menaces de mort. Selon elle, le #gamergate, ce sont «des femmes qui sont attaquées et harcelées et terrorisées» par «un club de joueurs masculins qui refusent de laisser le jeu vidéo évoluer et se diversifier.»
«Objets sexuels»
«Vous les avez attaqués en premier juste parce qu'ils aiment regarder des filles aux gros seins à peine couverts par leur armure minuscule. En quoi est-ce mal? Moi, ça me plaît!», demande Colbert, citant notamment Dead or Alive, en photo ci-dessus. «Cela renforce le mythe culturel que les femmes sont des objets sexuels existant uniquement pour le plaisir des hommes», répond Sarkeesian.
L'industrie appelle au calme
Dans les faits, ce mouvement est plus complexe que cela. Tout a commencé par un débat sur la déontologie dans la presse vidéoludique, et des accusations –erronées– de favoritisme dont aurait profité une développeuse indépendante grâce à sa relation avec un journaliste. Depuis, le #gamergate a pris une dimension politique, avec des libertariens défendant leur droit d'aimer les jeux old school. Des people se sont même invités dans la bataille, notamment avec un clash entre les acteurs Adam Baldwin et Seth Rogen.
Alors que plusieurs femmes ont reçu des menaces, l'industrie américaine a appelé au calme mi-octobre. «Il n'y a pas de place dans la communauté du jeu vidéo ou dans notre société pour les attaques personnelles. Les menaces de violence et le harcèlement doivent s'arrêter», a écrit l'Entertainment Software Association. Stephen Colbert est plus drôle, et surtout plus efficace.
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