TECHNOLOGIEL'Apple Watch n'est pas «un mini-smartphone attaché au poignet»

L'Apple Watch n'est pas «un mini-smartphone attaché au poignet»

TECHNOLOGIEL'entreprise tente de trouver le juste milieu entre le format et les fonctionnalités...
Plusieurs modèles d'Apple Watch, qui seront disponibles «début 2015».
Plusieurs modèles d'Apple Watch, qui seront disponibles «début 2015». - PHOTOMONTAGE 20 MINUTES
Philippe Berry

Philippe Berry

En 18 mois, Samsung a sorti une demi-douzaine de montres; Sony, trois; LG, Motorola et Asus dégainent leur modèle, en attendant HP, HTC, Google et Microsoft. Jusqu'à présent, aucun constructeur n'a trouvé la recette idéale, et le public «est encore très sceptique sur l'utilité d'une smartwatch», reconnaît Brian Blau, analyste chez Gartner. Arrive la firme à la pomme, qui a dévoilé mardi son Apple Watch. Selon l'expert, «il est trop tôt pour se prononcer car il y a trop d'inconnues», avec une sortie fixée au «début 2015». Mais contrairement à ses concurrents, Apple a présenté une vision assez claire.

D'abord, une montre

L'Apple Watch «n'est pas un mini-smartphone attaché au poignet», a ricané Tim Cook, visant directement Samsung, dont la Gear S permet de téléphoner. Elle ne prend pas de photos, il n'y a pas de clavier et on ne zoome pas à deux doigts sur le mini-écran.

Selon Jonathan Ives, designer en chef d'Apple, «c'est d'abord une montre». En proposant deux tailles relativement compactes (38 et 42 mm), trois finitions (inox, alu et or 18 carats), cinq couleurs et une multitude de bracelets, Apple veut faire de sa montre un accessoire de mode qui se décline en versions casual, sport et luxe. Bref, l'entreprise s'adresse à la fois aux jeunes et aux seniors, aux hommes et aux femmes. Et pas simplement aux geeks.

Une interaction adaptée au format

Pour l’interaction, Apple mélange le neuf et le vieux: une molette sur le côté (zoom, défilement) rappelle l'ancestral «jog dial» de Sony mais l'écran tactile offre de nouvelles fonctions, notamment en réagissant à différents niveaux de pression et Siri est de la partie. Des modes de communication alternatifs débarquent, avec des conversations d'un ou deux mots (sur le modèle de l'app «Yo») ou avec des émoticônes qui font déjà fureur en Asie. Plus gadget, deux utilisateurs peuvent même s'envoyer des messages codés en vibrations.

Une utilité à prouver

Pour l'aspect connecté, l'Apple Watch propose des fonctions assez classiques. Aperçu des messages et des appels, alertes et notifications contextualisées (rappel d'un rendez-vous, etc.), itinéraire au tour par tour... L'écran secondaire permet de laisser son téléphone dans sa poche.

Apple mise gros sur le fitness, avec une mesure de l'activité quotidienne mais également en proposant des fonctions de coaching pour atteindre ses objectifs. Dommage que la montre n'intègre pas de GPS, ce qui oblige à emmener son iPhone avec soi pour son footing. Avec sa puce NFC, la montre va encore permettre de payer à la caisse ou d'ouvrir sa chambre d'hôtel.

Trois interrogations

Apple n'a rien dit sur la batterie, et c'est sans doute mauvais signe. La plupart des modèles actuels peinent à tenir la journée. «Vous la rechargez la nuit», a simplement lâché Tim Cook. Selon le site ReCode, Apple n'est «pas satisfait» de l'autonomie actuelle et tentera de l'optimiser d'ici la sortie en 2015. Si l'envoyé spécial de 20 Minutes a été séduit par l'écran, ce dernier est assez réfléchissant, ce qui pourrait poser problème en plein soleil. Enfin, Apple est resté vague sur le prix. «A partir de 349 dollars» concerne a priori le modèle basique, avec un bracelet plastique. Combien coûtera la version or? Cette gamme de prix n'est pas exorbitante pour des montres de luxe. A une différence près: elles ne sont pas dépassées après deux ans.