WEBSnapchat, la startup qui devrait bientôt valoir 10 milliards

Snapchat, la startup qui devrait bientôt valoir 10 milliards

WEBSelon Bloomberg, le Chinois Alibaba veut investir dans un nouveau tour de table...
Philippe Berry

Philippe Berry

On ne connaît pas avec certitude son nombre d'utilisateurs mensuels. Son chiffre d'affaires est, pour l'heure, inexistant et son business model reste flou. Mais si les négociations avec le Chinois Alibaba pour une prise de participation aboutissent, Snapchat devrait bientôt être valorisé à 10 milliards de dollars, rapporte Bloomberg.

La somme est conséquente, et le club, réduit. A 10 milliards de dollars, l'app de messagerie photo cofondée par Evan Spiegel se trouverait en bonne compagnie, entre Airbnb, Dropbox et Uber. Pas mal pour une startup qui aurait refusé une offre de rachat à 3 milliards de dollars de Facebook en 2013, selon les rumeurs.

Croissance explosive

Pour l'heure, Snapchat refuse de fournir son nombre d'utilisateurs actifs mensuels, sans doute car il n'est pas très élevé. Il y a six mois, une estimation de Pew Study le plaçait aux alentours de 30 millions. Depuis, le service a été lancé dans de nombreux pays et le nombre de «snaps» a doublé, de 350 millions à 700 millions de messages quotidiens. Ce chiffre est toutefois trompeur car un snap est souvent envoyé à plusieurs personnes et l'entreprise comptabilise les messages montants et descendants.

En six mois, Snapchat a étoffé son offre. Un service de chat a été intégré, ainsi que des filtres photos. Ponctuellement, l'app a testé l'envoi de pubs vidéo et de clips musicaux. Des filtres automatiques géolocalisés pourraient également générer des revenus. Pour l'instant, l'habillage est limité aux photos prises dans quelques lieux touristiques (Malibu, Grand Canyon, le musée Getty) mais rien n'empêche Snapchat de l'étendre à des partenaires commerciaux (restaurants, boutiques etc.).

Limité pour le social-marketing

L'avantage de Snapchat sur ses rivaux, c'est que ses utilisateurs sont jeunes, avec un cœur de cible situé entre 13 et 25 ans. Les marques surveillent donc attentivement ce nouveau vecteur de communication alors qu'elles ont du mal à toucher des étudiants qui passent presque autant d'heures sur leur smartphone que devant la télé.

Pour l'instant, l'infrastructure de Snapchat pour les campagnes de social-marketing reste cependant inexistante. Une expérience de l'EM Strasbourg, en partenariat avec Campus Communication, pour féliciter les candidats admis, a montré les limites de l'outil: «Pas de back-office, pas d’outils statistiques... Extrêmement frustrant», conclut l'agence. Bref, avant une éventuelle entrée en Bourse, il y a encore du boulot. Mais avec un investissement d'Alibaba, Snapchat pourrait bien s'acheter un peu de répit.