«Secret»: Pas si scandaleux, le réseau social qui permet de publier des confidences anonymement?
TEST•L’application a été lancée en France la semaine dernière. Lorsqu’elle est sortie en janvier aux Etats-Unis, certains s’alarmaient des dérives possibles comme le cyber-harcèlement ou la course aux rumeurs. Qu’en est-il?...Anaëlle Grondin
«Je déteste quand on répond à un de mes messages uniquement par "?"», «Je suis amoureuse pour la première fois de ma vie», «Je me suis acheté un jambon», «J’ai adoré la prestation de Depardieu dans Welcome To New York»… Ces confidences, vous les découvrez en vrac en ouvrant l’application mobile Secret.
Le réseau social encourage ses utilisateurs à «parler librement». Il permet de partager des confessions de manière anonyme et de lire celles d’autres mobinautes, également anonymes. S’affiche à l’écran un flux unique des dernières confidences, basé sur votre localisation géographique et votre cercle d’amis.
Même entre amis, personne ne sait qui publie quoi. Pour commencer, lorsque vous invitez vos contacts à rejoindre l’application, ils ne savent pas qui leur a envoyé l’invitation.
Et il faut attendre d’avoir au moins trois amis sur la plateforme pour commencer à voir les publications de votre cercle, afin que tout le monde puisse rester dans l’anonymat le plus total.
«Comme au bal masqué»
L’idée est de publier tout ce que vous n’oseriez pas avouer sur Facebook ou Twitter. «C’est comme un bal masqué, expliquait à TechCrunch en février le cofondateur de Secret, David Mark Byttow. Vous savez qui est sur la liste des invités mais vous ne savez pas qui dit quoi.» Après avoir invité sa liste de contact, impossible de ne pas essayer de deviner qui a écrit telle ou telle confession.
L’application a fait sensation lorsqu’elle est sortie aux Etats-Unis le 30 janvier dernier. Certains observateurs mettaient les «dangers» de l’anonymat en avant, comme la publication de rumeurs les plus sales au sein de l’entreprise, par exemple, ou encore la course aux posts percutants, l’authenticité des «secrets» étant impossible à vérifier.
Beaucoup de posts sans réel intérêt
Lancée vendredi dernier en France, l’application n’apparaît pas (du moins pour l’instant) aussi «scandaleuse» que décrite par le site spécialisé The Verge. Outre une poignée de publications vulgaires et provocantes (pour accumuler les cœurs, équivalent du «like», et des commentaires sur la plateforme), la plupart des confidences envoyées par les utilisateurs restent très soft voire sans grand intérêt. Certaines personnes viennent même tester leur humour: «Vous connaissez l’histoire du petit dej? Non, bah pas de bol.»