Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle dans l'annonce de Sony. La bonne, c'est qu'il sera bientôt possible de jouer à des titres PS3 sur la PS4 et sur d'autres appareils. La mauvaise, c'est que l'Europe va sans doute devoir patienter un moment.

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Mardi au CES, Sony a enfin révélé des détails sur son service de streaming finalement baptisé Playstation Now. Il sera lancé aux Etats-Unis cet été, après une bêta fermée qui doit démarrer fin janvier. Pour l'Europe, en revanche, Sony «n'est pas complètement prêt». «L'Europe est une région complexe, avec des vitesses de connexion variables d'un pays à l'autre. Nous avons besoin d'un peu plus de temps», précise l'entreprise. On prendra ses explications avec un grain de sel, alors que les Etats-Unis sont loin d'être des champions du haut-débit.

Le PS Now donnera accès en streaming «à des hits et à des titres classiques du catalogue Playstation 3». Il sera d'abord possible d'y jouer sur la PS4 et la PS3, puis sur la PS Vita et sur les téléviseurs Sony Bravia récents. «Mais à terme, le service sera étendu au-delà de la plateforme Playstation et des appareils Sony à une vaste gamme d'appareils connectés.» En clair, il sera potentiellement possible de jouer à «Last of Us» ou «Gran Turismo 6» sur son iPad ou son smartphone Android et de passer d'un terminal à l'autre. Avec une sauvegarde stockée sur Internet, la dématérialisation est totale.

Le business model encore obscur

Le cloud gaming de Sony s'appuie sur la technologie de Gaikai, que le Japonais a racheté en 2012. Les jeux tournent sur de puissants serveurs distants, et seule la vidéo est envoyée par streaming jusqu'à l'utilisateur. L'avantage, c'est qu'il n'y a rien à installer, et qu'il suffit de disposer d'une connexion à Internet pour jouer. L'inconvénient, c'est que l'aller-retour de l'information peut engendrer un certain lag parfois gênant pour des jeux d'action.

Pour l'instant, Sony reste vague sur le modèle économique. Il sera possible «de louer un jeu spécifique ou de s'abonner pour un accès à un vaste catalogue», précise l'entreprise. Sony osera-t-il pousser sa stratégie jusqu'au bout pour devenir une sorte de Netflix du jeu vidéo? Le service sera-t-il ouvert, plus tard, au catalogue de la Playstation 4? Pour l'instant, le Japonais doit faire preuve de prudence car il ne peut pas menacer le bon démarrage de le PS4, déjà écoulée à 4,2 millions d'exemplaires dans le monde. Mais en cas de succès du streaming, cette génération de consoles de salon pourrait bien être la dernière.