«Batman Arkham Origins»: Le retour ténébreux du chevalier noir à Gotham City

«Batman Arkham Origins»: Le retour ténébreux du chevalier noir à Gotham City

JEU VIDEO – Le troisième volet de la série «Batman Arkham» sort ce vendredi. Explications avec Ben Mattes, producteur senior du jeu, au studio Warner Brothers Games Montreal…
Joel Metreau

Joel Metreau

C’est une nuit dont le «Dark Knight» va se souvenir. Sort ce vendredi le blockbuster «Batman: Arkham Origins» (sur PC, PS3, Wii U et Xbox 360). Un jeu vidéo qui s’inscrit dans le droit prolongement des envoûtants «Batman Arkham Asylum» (2009) et «Batman Arkham City» (2011). Univers sombre et gothique, super-détective bardé de gadgets qui ne lésine pas sur les coups de poings et une galerie de supervilains. Seulement, Rocksteady, le studio britannique à l’origine des deux premiers, a passé la main au jeune studio Warner Brothers Games Montreal. Dans l’ensemble, la transmission est réussie, avec un rythme prenant, de belles cinématiques et une adaptation fidèle de la recette infiltration-combat-exploration.



Huit assassins pour éliminer Batman

WB Games Montreal commence à travailler sur le projet en 2011. Leur idée première: «placer l’action au début de la carrière de Batman, avec des événements et des rencontres clé pour le superhéros», explique Ben Mattes, producteur senior. Ainsi, huit assassins se retrouvent recrutés par le sinistre Black Mask pour envoyer le superhéros ad patres. «Au début, on en avait trente! Mais nous en avons éliminés pour conserver une diversité en termes de sexe, de silhouette et de nationalité, explique Ben Mattes. Autre critère: les combats contre ces boss devaient se dérouler comme celui contre Mister Freeze dans «Arkham City», où il fallait le vaincre de quatre façons différentes.»

Incarner le Joker

N’empêche, on retrouve aussi des supervilains de DC Comics comme Enigma, Anarky ou Le Pengouin, dont la présence offre des missions secondaires pour exploiter le monde ouvert, Gotham City, qu’on arpente au sol et dans les airs, dans la nuit et sous la neige. Duel au sommet: Batman et sa Némésis Le Joker se toisent pour la première fois. Après leur collision au sens propre, le joueur incarne brièvement Le Joker. «C’était une idée de notre prototype en 2011, confie Ben Mattes. Au départ, on voulait aborder leur rencontre des deux points de vue. Mais raconter une histoire avec deux perspectives conflictuelles est difficile à mettre en jeu. Elle obligeait le joueur à défaire ce qu’il avait fait. Donc on s’est focalisé sur Batman.»

Sans droit d’inventaire?

Certains taxeront WB Games Montreal de conservatisme en laissant intact l’héritage de Rocksteady. «C’est vrai, on pourra nous rétorquer qu’on a voulu la jouer de manière plutôt sûre, réplique Ben Mattes. Mais si on cassait quelqu’un chose, comme le système de combat, personne ne nous l’aurait pardonné. Il y a des éléments de la formule qui étaient très bons, pourquoi les changer?» Du coup, le studio a préféré rendre le monde ouvert plus vaste et ajouter une nouveauté de gameplay, comme l’analyse –amusante– de scènes de crime.

Bruce Wayne discret

Ayant évité de toucher aux fondations, Ben Mattes se défend que le studio n’ait pas apporté sa personnalité. Elle tient «dans l’histoire, la description des personnages et dans la manière dont ils interagissent entre eux» et dans son aspect préquelle. Pourtant, Bruce Wayne, alter ego de Batman, est plutôt discret. «Ce qui ne nous intéressait pas, c’est Bruce Wayne comme playboy milliardaire. En termes d’investissement, ça ne valait pas le coup de créer dans le jeu une simulation de fêtes pour milliardaires, avec champagne et filles. Les gens savent déjà que c’est un homme riche qui se conduit comme un malotru.» Toutefois, le studio a décidé de créer un contenu téléchargeable avec un Bruce Wayne avant qu’il ne devienne l’homme chauve-souris. D’où un épisode «Initiation» en dehors de Gotham City, dans les montagnes d’Asie. Un clin d’œil au film Batman Begins.