WEBConfidentialité: Facebook s'échine à clarifier ses outils de contrôle

Confidentialité: Facebook s'échine à clarifier ses outils de contrôle

WEBMais certains points autour des photos «taguées» par les utilisateurs restent très flous...
Anaëlle Grondin

Anaëlle Grondin

La bonne résolution de Facebook pour 2013? «Eviter que les utilisateurs aient de mauvaises surprises» en les éduquant sur la plate-forme, a indiqué à plusieurs reprises l’équipe parisienne du réseau social, qui a convié mardi plusieurs journalistes à venir découvrir dans le détail les nouveaux outils permettant de gérer sa vie privée sur le site. Depuis l’épisode désastreux du faux bug en septembre dernier, Facebook s’échine à simplifier ses règles d’utilisation et à faire de la «pédagogie» auprès de ses membres pour qu’ils gardent le contrôle des données qu’ils y déposent chaque jour. «Si un utilisateur n'a pas confiance en Facebook, il ne va pas venir chez nous, reconnaît Michelle Gilbert, responsable de la communication chez Facebook France. Il faut qu’il réussisse à comprendre ce qu'il a partagé et avec qui.»

Pour ce faire, Facebook a déployé et amélioré certaines petites choses sur son site il y a quelques semaines après avoir introduit le «kit de démarrage du nouvel inscrit» en novembre:

  • Bulles d’information. Il s’agit du changement le plus visible sur la plate-forme. Ces petites boîtes de dialogue (pop-ups) s’affichent à proximité des paramètres élémentaires à régler sur le réseau social. Elles vous accompagnent lorsque vous souhaitez les modifier pour vous aider à maîtriser la portée de vos publications. Les outils de confidentialité sont donc désormais intégrés à la navigation, a souligné Facebook France en ajoutant: «C'est au moment où on publie qu'on décide ce qu'on veut faire avec son statut ou sa photo, même si on peut toujours y revenir dans son historique personnel» accessible depuis sa timeline.
  • Menu déroulant. Autre outil visible, le nouveau bouton représenté par un cadenas, qui est apparu en haut à droite entre les boutons «accueil» et «paramètres». Il permet d’accéder à des «raccourcis de confidentialité». «On a choisi des termes basiques comme "qui peut voir les contenus?", "qui peut me contacter?"» pour que ce soit explicite, a précisé Michelle Gilbert.
  • Historique personnel. Cet outil, lancé en même temps que la timeline en décembre 2011, a été optimisé. Il s’agit de la tour de contrôle de vos informations personnelles et de toutes vos activités sur le site. Vous pouvez tout vérifier rubrique par rubrique: vos publications, vos photos, vos mentions «j'aime», vos commentaires, vos applications, etc. Ces listes s’affichent par ordre chronologique. Facebook vous conseille d’y jeter un œil régulièrement.
  • Gestion du contrôle des photos. La plate-forme permet désormais de demander plus facilement le retrait d’une identification (tag) sur une photo publiée par un ami ainsi que sa suppression définitive si elle pose problème. L’onglet «option» qui s’affiche sous une photo vous permet de la signaler.

Le casse-tête des photos taguées

En revanche, savoir qui peut voir une photo sur laquelle plusieurs personnes sont taguées s’avère plus compliqué qu’il n’y paraît. Un exemple: en publiant une photo sur votre profil sur laquelle vous identifiez une amie, vous pouvez choisir l’audience de cette photo (vous uniquement + cette amie ou vos amis + cette amie). Mais si votre amie a choisi dans ses paramètres à elle de montrer les photos sur lesquelles elle est identifiée à ses propres amis, il se pourrait qu’ils aient également accès à cette photo. 20 Minutes a souhaité clarifier ce point mardi avec Facebook France, mais l’entreprise n’a pas été en mesure de fournir une réponse claire et précise dans l’immédiat. Ce point reste flou pour tout le monde. En attendant de recevoir (de Californie?) une «confirmation sur la question sur le tagging des photos», Facebook France nous renvoie vers cette page Web intitulée «L’identification, comment ça marche?» et sur cette page d’aide.

L’affaire de la photo de Randi Zuckerberg

Il n’est donc pas étonnant de voir que même la sœur de Mark Zuckerberg, le co-fondateur du réseau social, s’emmêle les pinceaux. Randi Zuckerberg s’était agacée en décembre sur Twitter qu’une de ses photos publiée sur Facebook soit diffusée à une plus large audience que ce qu’elle avait prévu. Callie Schweitzer, qui travaille dans une importante agence multimédia américaine, avait posté sur le site de micro-blogging ce fameux cliché de la famille Zuckerberg qu’elle avait vu apparaître sur son fil d’actualité. «J’ai posté cette photo sur Facebook, pour mes amis. La republier sur Twitter n’est vraiment pas cool de ta part», a lancé Randi Zuckerberg à Callie Schweitzer dans un tweet qu’elle a depuis supprimé.

Callie Schweitzer pensait que le cliché était public, et qu’elle l’avait vu parce qu’elle est abonnée aux mises à jour de Randi Zuckerberg. En réalité, elle avait probablement eu accès à la photo parce qu’elle était «amie» avec une deuxième sœur Zuckerberg, qui avait été identifiée sur l’image. Mardi, Facebook France avait encore du mal à expliquer ce qu’il s’était réellement passé autour de cette photo. Le réseau social, qui reçoit sur sa plate-forme plus de 300 millions de clichés chaque jour, a encore du pain sur la planche de ce côté-là.