Jeux sociaux: La start-up française Adictiz voit grand
WEB•L'éditeur du célèbre «Paf le chien» vient de réaliser une levée de fonds de deux millions d'euros. Adictiz devrait les utiliser pour se développer à l'international et créer de nouveaux jeux. «20 Minutes» a rencontré son jeune fondateur de 27 ans, Charles Christory...Anaëlle Grondin
Si vous étiez sur Facebook il y a trois ans, vous vous souvenez très certainement du phénomène. En 2009, un étrange virus s’était emparé de vos contacts sur le réseau social. Tout le monde s’était mis à donner des coups de pied au cul virtuels à «Paf le chien». Le jeu addictif, créé quelques mois plus tôt par Adictiz, une start-up implantée à Villeneuve-d’Ascq, dans le Nord, était la première application francophone à faire son apparition sur Facebook. Le succès a été immédiat. «A l’époque, personne ne pensait business sur Facebook. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire. Avec “Paf le chien”, je voulais dans un premier temps tester la plate-forme», raconte à 20 Minutes Charles Christory, 27 ans, le fondateur d’Adictiz, de passage à Paris lundi. Le jeu a rapidement bénéficié d’une incroyable visibilité sur le site. «Ça a été fulgurant», sourit le jeune entrepreneur, qui précise qu’à l’époque, il venait tout juste de terminer ses études d’ingénieur-manager-entrepreneur à l’ITEEM, une école lilloise. «Le Web m’attirait énormément et à côté de ça, je voulais créer ma boîte, j’avais ça dans les tripes, alors j’ai décidé de me lancer avec Adictiz après mes études», explique le Lillois, avant de confier qu’adolescent, il s’amusait déjà à créer des sites Web pour «référencer les films» qu’il aimait bien.
Une quarantaine de salariés en 2012
Trois ans plus tard, «Paf le chien» est toujours là. Charles Christory se consacre toujours à ce fidèle compagnon et à Adictiz. Installée dans une ancienne usine lilloise reconvertie en parc d'activité tourné vers les nouvelles technologies (Euratechnologies), la société n’a cessé de croître depuis 2009. Ses principales sources de revenus? L’argent gagné sur les objets virtuels achetés par les joueurs et la publicité, et grâce à des applis développées pour des grandes marques. «Nous étions trois au départ», raconte Charles Christory. Aujourd’hui, Adictiz, qui vient de lever deux millions d’euros auprès d’Omnes Capital, compte 38 salariés. Entre-temps, «Paf le chien» a été décliné sur différentes plates-formes mobiles (smartphones et tablettes), compte 15 millions de joueurs en France (et plus d’un milliard de «bottage de fesses»!) et est présent dans d’autres pays d’Europe ainsi qu’en Amérique du Sud. Adictiz a même créé deux autres jeux, «Animal Story» et «Il est con ce pigeon», et s’apprête à lancer «Duck it», un jeu de cible sans pitié pour les canards.
Grâce aux fonds que son entreprise est parvenue à lever ce mois-ci, le jeune entrepreneur a envie d’aller plus loin, géographiquement, mais aussi avec de nouveaux jeux, toujours élaborés sur le même modèle: «On veut que la prise en main soit très simple, que ce soit fun, social, et qu’il y ait le côté défi de “Paf le chien”, nous explique Charles Christory. Ce sont des jeux faits pour être utilisés un moment dans le métro ou dans le canapé.»
«Essentiel» d’être sur toutes les plates-formes
Tous doivent se retrouver à la fois sur Facebook et sur mobile. «C’est essentiel» d’être partout, pour Charles Christory. Car des dizaines et des dizaines de jeux sont apparus sur le réseau social de Mark Zuckerberg ces dernières années. Il est donc beaucoup plus difficile aujourd’hui d’avoir autant de visibilité qu’à l’époque où «Paf le chien» avait pointé le bout de son museau sur le réseau social. Même en investissant «plusieurs dizaines de milliers d’euros chaque mois» pour des bannières publicitaires. Et qui sait comment Facebook évoluera ces prochaines années?