Cette année, vous n’y couperez pas. La pression de vos enfants est trop forte : ils veulent des Barbie. Rassurez-vous, rien ne vous oblige à tomber dans les clichés caricaturaux (futilité, hypersexualisation, etc.) que les poupées stars de la marque américaine Mattel sont souvent accusés de véhiculer.

Certes, on n’ira pas jusqu’à avancer que le fameux jouet est un vecteur d’égalité entre les sexes depuis des décennies. Mais il faut reconnaître que, comme l’avait expliqué un article de « Libération » publié à l’occasion d’une exposition sur Barbie au musée des Arts décoratifs de Paris, la réalité est un peu plus nuancée. Parmi les nombreux métiers que Barbie a exercés depuis sa création en 1959, certains comptent d’ailleurs parmi les professions souvent cataloguées de façon sexiste comme des métiers d’homme. La preuve en quatre exemples à offrir à Noël.

Barbie présidente : la plus politique

En 1981, sept ans se sont écoulés depuis que l’Argentine Isabel Peron est devenue la première femme présidente d’une république dans le monde. Et la Britannique Margaret Thatcher est depuis deux ans Première ministre du Royaume-Uni. C’est alors que Barbie l’Américaine accède à la présidence, trente-cinq ans avant qu’Hillary Clinton soit la première femme candidate à la Maison-Blanche. Depuis 1981, à quelques exceptions près, Mattel a sorti une nouvelle version de sa Barbie présidente lors de chaque campagne américaine. En 2016, la firme lui a adjoint une vice-présidente, vêtue, au passage, d’un pantalon et non d’un tailleur. Et si ce tandem avait, lui, réussi à battre Donald Trump ?

Prix : 25 euros environ.

Barbie ingénieure en robotique : la plus geek

Cette Barbie aux cheveux attachés, en baskets, veste en jeans et lunettes carrées aux montures transparentes, nouveauté de l’été 2018, en dit long sur les intentions marketing de Mattel. Et sur la volonté de l’entreprise de corriger l’un de ses plus gros fours. En 2010, un livre avait mis en scène une poupée munie d’un ordinateur, mais complètement à la ramasse dans le monde compliqué de l’informatique, jusqu’à ce que ses amis garçons qui, eux, s’y connaissent, la sauvent d’un virus. Mattel s’était excusé devant les réactions outrées de l’opinion publique. A noter que la Barbie ingénieure en robotique a été créée en partenariat avec la plateforme Tynker, qui propose d’apprendre à coder aux enfants. Filles et garçons, évidemment.

Prix : 12 euros environ.

Barbie astronaute : la plus lunaire

Barbie a marché sur la Lune en 1965, quatre ans avant Neil Armstrong. A l’époque, sa combinaison ressemblait assez à celle d’un égoutier, et quand on voit son casque, on ne donnerait pas cher de sa peau lors d’une sortie dans l’espace. Dans la dernière version, Barbie astronaute, qui n’a pas oublié de se maquiller abondamment avant d’alunir, est accompagnée d’une Barbie ingénieure spatiale. Celle-ci porte une blouse, ainsi que des lunettes qui ressemblent furieusement à celles de sa consœur ingénieure en robotique. Les lunettes carrées aux montures transparentes, une arme pour briser le plafond de verre ?

Prix : 30 euros environ.

Barbie paléontologue : la plus din (g) o

« Jurassic Park », en 1993, avait bien déblayé le terrain en montrant que les femmes aussi pouvaient très bien se passionner pour les dinosaures au point d’en faire leur métier. Ce n’est sans doute pas un hasard si Mattel avait sorti quatre ans plus tard sa Barbie paléontologue. La dernière version est vêtue d’un short et d’un gilet multipoches, qu’elle n’a pas encore salis en utilisant sa truelle (rose) pour chercher des fossiles. Mais comptez sur vos enfants pour réparer ça dans vos plate-bandes.

Prix : 11 euros environ.

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