Maladie de Charcot : Le CHU de Grenoble sur la trace du virus
SANTE•Un nombre "exceptionnel" de cas ont été relevés dans deux communes de Savoie et d'Isère...A Grenoble, Souhir Bousbih
L’information a fuité dans les médias mercredi, après un reportage de France Bleu Isère. Un taux "exceptionnel" de patients souffrant de la maladie rare neurodégénérative de Charcot, aussi connue sous l’appellation de sclérose latérale amyotrophique ( SLA), a été constaté dans les communes de Saint-Ismier (Isère) et de Bellentre (Savoie). A Saint-Ismier, ville de 6500 habitants, une dizaine de cas ont été recensé en dix ans, comme à Bellentre, qui ne compte pourtant que 950 habitants…Quand on sait que l’incidence de la maladie est de 1,5 nouveau cas par an pour 100 000 habitants, il y a de quoi se poser des questions.
L’environnement des habitants décortiqué
Mais pour le moment, comme l’explique Gerard Besson, responsable du service de neurologie du CHU de Grenoble, impossible d’apporter des réponses claires : « Aucun élément ne nous permet de tirer des conclusions, ni établir des liens entre les cas dans les deux villes. En revanche, ce dont on est sûr, c’est que la cause n’est pas génétique. » Pour le docteur, c’est l’environnement des patients qui serait à l’origine de leur maladie : «Cette concentration n’est pas le fruit du hasard. C’est pourquoi nous interrogeons les habitants sur leur alimentation, leur métier, leurs activités... On recoupe les informations pour trouver un dénominateur commun, mais rien ne prouve que la cause est la même dans les deux villes…» Depuis trois ans, des fonds importants ont été débloqué pour permettre aux médecins d’avancer dans leurs recherches. Des recherches qui ont connu un tournant il y a deux ans.
Un phénomène similaire dans les années 1950
En 21012, l'autopsie du corps d'une patiente décédée des suites de la SLA a débuté. Une chance pour les docteurs, qui tentent depuis d’établir un lien entre la maladie et le syndrome de l’île de Guam. Dans les années 50 et 60, les habitants de cette île du pacifique ont été 50 à 100 fois plus touchés que la normale par un syndrome similaire à celui de la maladie de Charcot. «Les études ont permis d’isoler la toxine à l’origine de la maladie sur l’île. Cette dernière se trouvait dans un aliment consommé par les insulaires, une sorte de noix. Depuis deux ans, nous essayer d’isoler une toxine dans le cerveau de la patiente décédée pour la comparer avec celle retrouvée à Guam, continue le spécialiste qui tempère quand même, Rien n’indique que cette hypothèse est la bonne».
La sclérose latérale amyotrophique est une maladie qui touche essentiellement les plus de 60 ans, et qui se manifeste par une paralysie progressive du corps de l’homme.