« Investir pour prévenir le diabète »
Serge Halimi Ce professeur du CHU a créé Proxydiab 38, espace d'éducation thérapeutique en villePropos recueillis par Florence Roux
Le Pr Serge Halimi, chef du service de diabétologie au CHU de Grenoble, a des craintes pour la survie de Proxydiab 38, lieu d'éducation thérapeutique pour diabétiques créé à Grenoble en 2010.
Qu'est-ce que Proxydiab 38 ?
C'est un lieu d'accueil de ville, qui assure de l'éducation thérapeutique aux diabétiques de type 2. Cette pathologie chronique requiert une bonne hygiène de vie. Ça paraît simple, mais c'est difficile à tenir dans la durée.
Que propose l'association ?
Nous faisons d'abord un diagnostic pour fixer avec chaque patient un programme gratuit de 3 à 10 modules de 3 heures. Le patient peut faire de la gym, de la sophrologie, une séance de diététique, ou de podologie. En ateliers de groupe ou en suivi individuel, mais pas médical. Cette prise en charge permet d'agir sur le poids ou la concentration de glucose dans le sang, par exemple. C'est pourquoi on aimerait se tourner vers des publics plus fragiles, comme les migrants ou les personnes âgées, sensibles aux effets iatrogènes [mauvaise ou sur-médication].
Et vous ne pouvez pas ?
Pour l'instant, Proxydiab n'a les moyens de fonctionner que jusqu'en mars 2013, surtout grâce à des fonds privés. Nous avons besoin d'environ 150 000 € par an. Or une journée d'hôpital coûte entre 800 et 1 300 € par jour. Et l'on recense à Grenoble 90 accidents iatrogènes évitables par an, soit un coût de 500 000 €. D'où l'intérêt d'investir dans la prévention.