Petits estomacs, s’abstenir. Depuis 17 ans, rue Molière, La Route du miam fait le bonheur des amoureux de la bonne chère… version Sud-Ouest. Assiettes bien pleines et ambiance détendue obligatoire (ici, on se tutoie facilement), cette – toute – petite adresse de 24 couverts maximum, que l’on se refilait sous le manteau, est désormais partout sur la toile.

La table niçoise a décroché le titre du « restaurant le plus recommandé de France » en 2018 sur TripAdvisor. Il est actuellement classé numéro 1 parmi les 1.667 établissements répertoriés dans la capitale azuréenne. Avec quelle recette ? Un univers tout sauf vegan et « surtout pas de chichi », tranche Jean-Michel (appelez le « Jean-Mi »), le propriétaire des lieux « élevé au canard dans le Sud-Ouest ».

Recettes de famille « dégraissées » (mais quand même)

Et la bête à plumes, importée de sa région d’origine, est partout dans les plats (tous à 31,80 euros) servis par Marie, sa femme qui gère la toute petite salle. Sur l’ardoise, la demi-canette de Barbarie et le demi-caneton croisé Colvert sont « farcis à la périgourdine ».

« J’ai pris les recettes de ma grand-mère et de mon arrière-grand-mère. Je les ai améliorées et je les ai aussi dégraissés. Aujourd’hui, on ne peut plus manger aussi gras que ce que préparaient nos ancêtres », dit Jean-Mi. Ses viandes « rôties lentement » sont quand même toujours accompagnées de pommes de terre cuites (on vous le donne en mille) dans la graisse de canard !

Pas d’oignons confits « ou toutes ces conneries-là » sur le foie gras

Ses terrines de foie gras sont aussi « maison ». « Il faut le faire mariner au moins 24 heures avant de le cuire », explique le patron. On essaie de le cuisiner… « Je mets de l’armagnac et beaucoup d’épices. Mais je ne vous en dirais pas plus, lâche-t-il. Il ne faut surtout pas d’oignons confits ou toutes ces conneries-là. Un foie gras, il ne faut pas trop le sucrer. » Le sien est servi en tranche épaisse sur un morceau de pain légèrement frotté à l’ail.

Ajoutez à cela, des cochons et chevreaux de lait à partager (et à réserver), le chaleureux tempérament du couple et vous obtenez le succès de La route du miam. « On a beaucoup de touristes, s’étonne Marie. Des Américains m’ont expliqué que l’adresse leur avait été conseillée par d’autres Américains. » Et le bouche-à-oreille, en direct ou sur Tripadvisor n’est pas près de s’arrêter. Jean-Mi, la soixantaine, n’est a priori pas prêt à raccrocher.

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