Rennes: C’est quoi le secret du succès du gâteau d’Hélène Jégado, la serial killeuse bretonne ?
DESSERT•«20 Minutes» vous fait découvrir les secrets des plus célèbres désserts de France. Aujourd’hui, place à un gâteau breton qui fait froid dans le dos...Jérôme Gicquel
L'essentiel
- Le gâteau d’Hélène Jégado est inspiré d’une serial killeuse bretonne qui a sévi dans la première moitié du XIXe siècle.
- Cette cuisinière empoisonnait ses victimes en ajoutant de l’arsenic dans ce fameux gâteau.
- A Rennes, la maison Durand fabrique depuis 2010 ce gâteau, garantie sans arsenic.
Croquer dans une part du gâteau d’Hélène Jégado, c’est un peu avoir le goût du risque. Fabriquée et commercialisée par la maison Durand Chocolatier à Rennes, cette pâtisserie a tout du gâteau breton classique. Dans la recette, on retrouve du beurre et du sucre bien sûr, auquel on ajoute un mélange de farine, d’amandes et de cannelle ainsi que des raisins secs imbibés de rhum et de l’angélique confite de Niort.
Sauf que ce gâteau trouve ses origines dans une histoire maléfique. C’est avec cette « arme » qu’Hélène Jégado, cuisinière travaillant dans les maisons bourgeoises et les presbytères, a sévi pendant la première moitié du XIXe siècle en Bretagne. En servant son délicieux gâteau aux hôtes et aux invités, Hélène Jégado prenait un malin plaisir à y ajouter de l’arsenic. Un gâteau mortel qui aurait fait plus de 60 victimes, faisant d’elle la plus grande serial killeuse de l’histoire. « L’angélique servait à masquer la couleur de l’arsenic et l’amende le goût amer du poison », explique Gaëtan Derrien, gérant de la maison Durand.
« Un gâteau garanti sans arsenic »
Guillotinée le 26 février 1852 à Rennes, Hélène Jégado devra attendre 2010 pour refaire surface dans la capitale bretonne. Cette année-là, les anciens propriétaires de la chocolaterie, férus d’histoire, décident de remettre au goût du jour le gâteau d’Hélène Jégado. La recette de la cuisinière bretonne reste inchangée, sauf le poison bien sûr. « Ce gâteau est garanti sans arsenic », rappelle d’ailleurs le petit texte qui orne chaque gâteau et rappelle ses origines.
Depuis, le succès de ce gâteau sulfureux ne se dément pas. « C’est un best-seller chez nous. Nous en vendons en moyenne une trentaine par semaine », assure Gaëtan Derrien. Intrigué par l’histoire de cette empoisonneuse et de son gâteau, qu’on lui avait fait goûter lors d’un salon littéraire en 2011, Jean Teulé en avait tiré un roman à succès en 2013, intitulé Fleur de tonnerre. Le livre avait également été adapté au cinéma en 2017, avec Déborah François dans le rôle d’Hélène Jégado. De quoi entretenir encore la légende de ce gâteau, délicieux au demeurant.