Mai-68: Les moments clés de la révolte
DiaporamaOlivier Juszczak
Le 22 mars 1968, 142 étudiants, parmi lesquels Daniel Cohn-Bendit, décident d'occuper la faculté de Nanterre après l'arrestation de plusieurs de leurs camarades dénonçant la guerre du Vietnam. Le «Mouvement du 22
mars» est né. C'est le départ de Mai-68. A l'occasion des 50 ans, 20 Minutes revient en images sur les moments clés de ces événements.
La faculté de Nanterre, le 29 mars.
Réalisation : Olivier JUSZCZAK
Le 22 mars 1968, 142 étudiants, parmi lesquels Daniel Cohn-Bendit, décident d'occuper la faculté de Nanterre après l'arrestation de plusieurs de leurs camarades dénonçant la guerre du Vietnam. Le «Mouvement du 22
mars» est né. C'est le départ de Mai-68. A l'occasion des 50 ans, 20 Minutes revient en images sur les moments clés de ces événements.
La faculté de Nanterre, le 29 mars.
Réalisation : Olivier JUSZCZAK
De gauche à droite, Alain Geismar, secrétaire général de Snesup (enseignement supérieur), Jacques Sauvageot, vice-président de l'Unef (Union nationale des étudiants de France) et Daniel Cohn-Bendit, sont les leaders du mouvement. Photo : Conférence de presse, le 11 mai.
Le doyen de la faculté de Nanterre, Pierre Grappin, a ordonné la fermeture de l'établissement. Les étudiants se réunissent le 1er avril, dans une salle mise à leur disposition. Leur conscience politique venue des idées de l'extrême gauche remet en cause l'institution universitaire considérée comme l'un des rouages de la société capitaliste.
Le 3 mai, les étudiants de Nanterre, dont le campus a été fermé, investissent l'université de la Sorbonne. Daniel Cohn-Bendit s'accorde un moment de détente dans la cour.
L'évacuation des lieux par les forces de l'ordre donne le coup d'envoi de l'embrasement. Les manifestations qui suivent au Quartier Latin se soldent par 600 interpellations.
Le 10 mai, c'est la « Nuit des
barricades ». Apres avoir manifesté place Denfert-Rochereau, des groupes d'étudiants et de jeunes ouvriers dressent des barricades sur le boulevard Saint-Michel, à l'intersection de la rue Gay-Lussac devant le jardin de Luxembourg, à Paris.
Les forces de l'ordre lancent des rafales de grenades lacrymogènes contre les manifestants retranchés derrière les barricades. Ces derniers répondent par jets de pavés ou autres projectiles trouvés dans la rue.
Au lendemain matin, les carcasses de voitures calcinées jonchent le sol du Quartier Latin, comme ici, rue Gay-Lussac.
Sous la surveillance de policiers, les bulldozers déblaient les barricades construites par les manifestants la nuit passée.
Après la «Nuit des barricades», l'ensemble des syndicats ouvriers appelle à une grève générale de 24 heures, le lundi 13 mai. Le mouvement s'étend aux entreprises. Photo : Les ouvriers grévistes de l'usine Renault écoutent le discours d'un responsable CGT, le 17 mai, à Boulogne-Billancourt.
Le 13 mai, c'est la grève générale. Une manifestation contre le Général de Gaulle réunit près d'un million de personnes entre les places de la République et Denfert-Rochereau, à Paris. C'est une date particulière pour les gaullistes car, dix ans auparavant, les manifestations d'Alger ont ramené Charles de Gaulle au pouvoir.
Les étudiants occupent la Sorbonne. Le 15 mai, ils s'installent aussi dans le théâtre de l'Odéon pour en faire un espace de débat. Photo : Une étudiante lit le journal France Soir, à Paris, le 14 mai.
Pendant la grève générale, la pénurie d'essence se fait ressentir. Photo : Une file d'attente devant une station-services Total à l'esplanade des Invalides, rue Fabert, à Paris, le 15 mai.
La grève s'étend partout en France. Des ouvriers occupent l'usine Renault de Cléon (Normandie), tout comme à Sud-Aviation à Bouguenais (Loire-Atlantique). Entre 7 et 10 millions de personnes vont suivre la grève dans tout le pays. Photo : Des affiches informant sur les grèves avec occupations d'usines, à la Sorbonne, le 18 mai.
Le même jour, de grandes manifestations et de nouvelles émeutes ont lieu. Un jeune homme est tué à Paris.
Déçus par le discours du président de Gaulle, des manifestants mettent le feu à la Bourse de Paris, le 24 mai, au palais Brongniart.
Le 30 juin, les gaullistes et leurs alliés remportent une large victoire aux élections législatives. A défaut d'une révolution, les événements de Mai-68 contribueront à la modernisation de la société française. Photo : Le président Charles de Gaulle votant à Colombey-les-Deux-Eglises, le 23 juin, lors du premier tour de l'élection. Quelques mois plus tard, après l'échec du référendum d'avril 1969, il quittera le pouvoir.