Porte de la Chapelle: En immersion avec les migrants
DiaporamaOlivier Juszczak
Trois semaines après l'évacuation du camp de migrants installés à la porte de la Chapelle le 7 juillet 2017, près de 800 personnes se sont de nouveau rassemblées dans le quartier. Des conditions de vie des migrants, en passant par la solidarité des bénévoles ainsi que le regard des riverains, 20 Minutes s'est rendu en immersion porte de la Chapelle dans le nord de Paris. Voici le reportage en images.
Vue d'ensemble sur le quartier de la porte de la Chapelle autour de la «bulle» du centre humanitaire. Les migrants font la queue tous les matins en espérant récupérer un ticket pour rentrer dans le centre. Seulement un maximum de 50 personnes arrivent à pénétrer dans le centre au gré des départs.
Réalisation : Olivier JUSZCZAK
Trois semaines après l'évacuation du camp de migrants installés à la porte de la Chapelle le 7 juillet 2017, près de 800 personnes se sont de nouveau rassemblées dans le quartier. Des conditions de vie des migrants, en passant par la solidarité des bénévoles ainsi que le regard des riverains, 20 Minutes s'est rendu en immersion porte de la Chapelle dans le nord de Paris. Voici le reportage en images.
Vue d'ensemble sur le quartier de la porte de la Chapelle autour de la «bulle» du centre humanitaire. Les migrants font la queue tous les matins en espérant récupérer un ticket pour rentrer dans le centre. Seulement un maximum de 50 personnes arrivent à pénétrer dans le centre au gré des départs.
Réalisation : Olivier JUSZCZAK
Mercredi 25 juillet 2017, 9h30, une file d'attente se forme dès l'installation de la table afin de préparer la distribution du petit-déjeuner par les bénévoles à la porte de la Chapelle.
Les bénévoles du collectif Solidarité Migrants Wilson et de l'association Utopia commencent à préparer les boissons chaudes et la nourriture pour les migrants. Environs 600 petit-déjeuners vont être distribués ce matin là.
Les denrées alimentaires sont achetées par les bénévoles. Ils bénéficient aussi d'un accès à la banque alimentaire. Le collectif Solidarité Migrants Wilson récolte environs 30 euros de don par jour et le coût d'un petit déjeuner s'élève à un euro. De 400 à 600 petit-déjeuners sont distribués chaque jour.
De gauche à droite, Angèle, Caroline et Ariane. Caroline, 25 ans, est membre du mouvement Ni putes Ni soumises et vient ici une fois par semaine en accord avec l'association Utopia. Ariane, 22 ans, est étudiante en école de commerce. En année de césure, elle fait 6 mois de service civique chez Ni putes Ni soumises.
En attendant la distribution du petit-déjeuner, les bénévoles mettent à disposition des bidons d'eau potable pour les migrants qui attendent. L'accès à l'eau est une des problématiques majeures pour les réfugiés.
La distribution des denrées alimentaires peut commencer. Les bénévoles font régner une ambiance agréable. Cela redonne parfois le sourire aux migrants.
Omar, 19 ans, et Souleymane, 20 ans. Tous les deux originaires du Soudan. Ils espèrent rejoindre l'Angleterre.
Mathew, 47 ans, est Britannique. Il était à Calais la semaine
dernière et passe son premier jour à la porte de la Chapelle. Il fait l'arbitre et gère les petits problèmes de queue, tout en assurant la bonne ambiance durant la distribution. Il déclare : « je suis catholique, ils sont musulmans, mais nous avons le
même Dieu».
Afghans, Érythréens, Libyens et Soudanais ayant fui la guerre dans leur pays attendent leur tour pour la distribution du petit-déjeuner.
Salomée, 21 ans, est étudiante en école d'ingénieur à Rennes. Elle est bénévole depuis une semaine. En vacances chez ses parents en région parisienne, elle souhaite faire quelque chose pour « améliorer un peu le quotidien» des migrants.
Amid Souleymane, 33 ans, originaire du Soudan. Présent à la porte de la Chapelle depuis deux semaines, il espère rejoindre l'Angleterre. «Inch'Allah» nous dit il en levant les doigts au ciel tout en gardant le sourire.
Anne-Marie, 57 ans, est originaire des États-Unis et vit en France depuis 30 ans. Elle fait partie du collectif Solidarité Migrants Wilson. Elle coordonne les bénévoles pour la distribution de petit-déjeuners ce matin là. Elle est ici dans le local que la mairie de Paris leur a fourni pour les deux mois d'été, après plusieurs demandes de la part du collectif.
En face du local, des tentes sont posées sur le terre-plein qui sépare le boulevard Ney, à la porte de la Chapelle. On aperçoit un homme allongé à l'extérieur.
Voici les six toilettes disponibles à proximité du camp des migrants. Selon les derniers chiffres, on estime à 800 le nombre de migrants présents aux alentours du centre humanitaire de la porte de la Chapelle.
Six petits robinets d'eau froide situés en face des toilettes servent de point d'eau pour les migrants installés dans le camp. Ils s'y lavent, nettoient leurs habits ainsi que leur vaisselle.
Plus loin, nous apercevons des tentes installées aux pieds du Novotel de la porte de la Chapelle.
Des jeunes mineurs de 16 ans venant d'Érythrée nous invitent à découvrir leur condition de vie. Ils sont ici depuis deux semaines. Des tentes posées sous les ponts dans une pente de béton. Certains dorment à même le sol. Il y a le bruit du trafic incessant et les odeurs des déchets.
Des Afghans discutent assis sur des matelas installés sur le sol au bord de la route, à la porte de la Chapelle dans le nord de Paris.
Certains migrants dorment sur des cartons posés sur le trottoir du boulevard Ney, à côté de la ligne de tramway. Les passants et les habitants du quartier continuent à mener leur vie quotidienne.
Margot, 75 ans, habite à la porte de la Chapelle depuis 16 ans. Elle se plaint de l'insécurité dans ce quartier qui « accueille toute la misère du monde» en plus du trafic de drogues et de la prostitution déjà présents. Elle comprend la misère des migrants et ne pense pas que la solution soit de les enfermer «dans des gymnases». Elle trouve que le quartier est oublié par le monde politique.
Quand les migrant font la queue devant le centre humanitaire en espérant récupérer un ticket pour éviter une nuit de plus à l'extérieur, voici ce qu'ils voient. Un dur contraste entre ces tentes posées sur un terre-plein et cet immeuble affichant le slogan « Life’s Good » (La vie est bonne) sur son toit, à la porte de la Chapelle, le 25 juillet 2017.