Tentes de SDF : Médecins du Monde reste déterminé
L’association humanitaire Médecins du Monde a indiqué lors d’une conférence de presse qu’elle ne comptait pas retirer les 300 tentes mises à disposition des SDF parisiensL’association humanitaire Médecins du Monde a indiqué lors d’une conférence de presse qu’elle ne comptait pas retirer les 300 tentes mises à disposition des SDF parisiens.
L’incendie de quatre tentes de SDF dans la nuit de samedi à dimanche rue de Maubeuge (Paris Xe) a ravivé le débat sur ces logements de fortune. Distribuées l’hiver dernier par Médecins du Monde aux personnes à la rue refusant de se rendre dans les centres d’hébergement d’urgence, ces 300 tentes ont notamment suscité les critiques de certains riverains. De son côté, si la Mairie se défend de vouloir faire disparaître ces tentes, elle a mandaté deux associations, Cœur des Halles et Emmaüs qui ont pour mission de convaincre les SDF logés dans ces abris de toile d’aller dans les centres d’hébergement provisoires.
Bien décidé à défendre ce dispositif, le docteur Patrick Robert, vice-président de Médecins du Monde a indiqué lors d’une conférence de presse mardi après-midi « qu’aucune tente ne serait retirée tant que des solutions d’hébergement durables ne seraient pas proposées aux SDF ». Pour autant, les membres de l’association humanitaire ont indiqué qu’ils ne comptaient pas distribuer davantage de tentes : « Il serait impossible d’assurer une bonne surveillance médicale des SDF au-delà des 300 tentes dont nous disposons actuellement » a ainsi déclaré Graciela Robert responsable de la mission SDF de Paris à l’association. Soucieux de répondre aux critiques relatives à l’absence de sécurité de ces tentes, le docteur Patrick Robert a rappelé que « le risque zéro n’existait pas » et que ces abris précaires « étaient préférables au trottoir ». Il a par ailleurs annoncé que l’association envisageait de porter plainte contre X pour dégradation de la propriété d’autrui afin de dissuader d’autres agressions du même type que celle de ce week-end.
Quelques SDF recueillis dans ces tentes et présents lors de la conférence de presse ont tenu quant à eux à souligner leur volonté de continuer à habiter ces abris, à défaut de se voir proposer un logement décent, à l’instar de Lahouari : « Depuis que je dors dans une tente, j’ai retrouvé un peu d’intimité et de dignité. Je ne pense pas que notre présence dérange vraiment les Parisiens car des passants discutent tous les jours avec moi. Je crois plutôt que notre présence gêne surtout les pouvoirs publics ».
Delphine Bancaud