Une enseignante de Dordogne cesse sa grève de la faim au bout d'un mois
Isabelle Capmas-Faure, directrice d'école maternelle à Montignac (Dordogne) en grève de la faim a indiqué jeudi après-midi avoir suspendu son action entamée un mois plus tôt pour protester contre la fermeture d'une classe et des suppressions de postes.© 2012 AFP
Isabelle Capmas-Faure, directrice d'école maternelle à Montignac (Dordogne) en grève de la faim a indiqué jeudi après-midi avoir suspendu son action entamée un mois plus tôt pour protester contre la fermeture d'une classe et des suppressions de postes.
"J'arrête mon action. Ce soir, je suis à bout", a-t-elle indiqué à l'AFP, évoquant des "problèmes respiratoires" amplifiés par la chaleur. "J'aurais aimé continuer mais je suis à bout", a-t-elle dit.
Mme Capmas-Faure, 41 ans, avait entamé sa grève le 10 avril tout en continuant à enseigner. Elle n'a ingéré que des "tisanes sucrées" et des "bouillons salés" et dit avoir perdu "11 à 12 kg".
Elle a expliqué avoir fait part de sa décision à l'inspection d'académie.
Vendredi, elle avait reçu la visite du recteur d'académie, Jean-Louis Nembrini. Selon l'enseignante, le recteur lui aurait assuré qu'elle ne perdrait pas de classe si 90 élèves étaient inscrits à la rentrée prochaine.
En 2011-2012, 76 élèves sont scolarisés dans les quatre classes que compte l'école de Mme Capmas-Faure.
En milieu d'après-midi, elle avait indiqué à l'AFP être "très fatiguée", même si son médecin lui avait dit qu'elle allait "bien". "Mon coeur, mes poumons vont bien", avait-elle notamment indiqué lors d'un entretien téléphonique.
"Je veux m'arrêter à temps car je ne veux pas quitter ma classe. Je ne me réalimente pas, mais je ne sais pas combien de temps je vais tenir", avait-elle souligné en indiquant cependant que sa grève de la faim se poursuivait.
L'enseignante dénonçait des "mesures aberrantes en matière de carte scolaire" qui doivent selon elle entraîner à la rentrée 2012 la fermeture d'une classe la suppression d'un poste de Rased, spécialisé contre l'échec scolaire, et un autre d'aide administrative.
"Les effectifs doivent passer de 80 à 90 élèves. Travailler avec 30 élèves, ce n'est pas possible", avait-elle dénoncé fin avril, disant avoir reçu le soutien de nombreux parents d'élèves, élus locaux et enseignants en France.
Sollicitée jeudi par l'AFP, Jacqueline Orlay, directrice académique, avait indiqué que, selon le médecin chargé de la suivre, l'état de santé de Mme Capmas-Faure était "compatible" avec ses tâches d'enseignement et de direction.
Cette année, 76 élèves sont scolarisés, soit "19 ou 20 élèves par classe", avait souligné Mme Orlay, selon laquelle la décision définitive concernant cette école serait prise à la rentrée prochaine, en fonction des effectifs.
Pour la rentrée 2012, 79 élèves sont ainsi attendus, "soit un taux d'encadrement de 19,8 si le nombre de postes est maintenu et un taux d'encadrement de 26,3 après retrait d'un emploi, inférieur au seuil départemental", indiquait ainsi Mme Orlay dans un communiqué de presse.
Seize autres classes dans le département se trouvent dans cette situation d'attente, selon l'inpsection d'académie.