La journée de François Hollande, de Tulle à Paris
•François Hollande a passé un long dimanche dans son fief corrézien ...© 2012 AFP
François Hollande a passé un long dimanche dans son fief corrézien de Tulle, où il a prononcé sa première allocution de président élu, avant de rallier Paris pour célébrer sa victoire à la Bastille devant des dizaines de milliers de sympathisants en liesse.
<object classid="clsid:D27CDB6E-AE6D-11cf-96B8-444553540000" codebase="http://fpdownload.macromedia.com/get/flashplayer/current/swflash.cab"><param name="movie" value="http://player.ooyala.com/player.swf?embedCode=&version=2" /><param name="allowScriptAccess" value="always" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><param name="flashvars" value="embedType=noscriptObjectTag&embedCode="1jb3dtNDr1KjueN88skAyfWE3fhpwZ_z" /><embed src="http://player.ooyala.com/player.swf?embedCode=1jb3dtNDr1KjueN88skAyfWE3fhpwZ_z&version=2"" align="middle" play="true" loop="false" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" type="application/x-shockwave-flash" flashvars="&embedCode=1jb3dtNDr1KjueN88skAyfWE3fhpwZ_z" pluginspage="http://www.adobe.com/go/getflashplayer"></embed></object>
Après une heure et demie de fête autour de la Colonne de Juillet de la Bastille, François Hollande est rentré chez lui dans le XVe arrondissement de Paris, vers 02H00, sa voiture étant pourchassée par des dizaines de motos de presse, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Il avait rejoint vers 00H30 la place de la Bastille où l'attendaient des dizaines de milliers de personnes. "Merci peuple de France ici rassemblé de m'avoir permis d'être votre président !", a-t-il lancé. "Vous êtes un mouvement qui se lève partout en Europe et peut-être dans le monde".
"Je veux vous demander de ne pas vous démobiliser, il y a encore beaucoup à faire dans les mois qui viennent, et d'abord donner une majorité au président de la République", a dit aussi le président élu en allusion aux législatives.
François Hollande était arrivé vers 23H30 à l'aéroport du Bourget dans un Falcon 900 B, accompagné de sa compagne Valérie Trierweiler: deux cents personnes s'y étaient massées, brandissant des pancartes "Vive Hollande!", dans une ambiance de fête.
L'imposant convoi de voitures et de motos encadrant la Citroën du nouveau président a rallié à vive allure la Bastille et une moto de presse a chuté porte de Bagnolet. Tout au long de son parcours dans les rues de l'est de Paris, le convoi a été acclamé par des centaines de badauds massés sur les trottoirs.
Avant de quitter Tulle, M. Hollande avait prononcé vers 21h30 sa première allocution de président élu, déclarant que les Français "viennent de construire le changement", devant des milliers de personnes qui l'acclamaient.
"Devant vous je m'engage à servir mon pays", lançait-il. "Aucun enfant de la République" ne sera "abandonné", "discriminé", "je m'engage à être le président de tous". Et il ajoutait : "Je demande à être jugé sur deux engagements majeurs, la justice et la jeunesse".
A 20H00, quand la télévision avait donné le vainqueur, une immense clameur s'est emparée des milliers de personnes réunies devant l'écran géant. "On a gagné!", criaient des supporteurs. "Nous ne nous séparerons jamais, je reviendrai", avait dit le président en quittant la place de la cathédrale, sur des airs d'accordéon, pour rejoindre Paris.
Dimanche matin, costume sombre et air solennel, à 10h32, il avait glissé son bulletin dans l'urne, sous les crépitements des flashs.
"On verra ce soir comment ça se passe", dit-il alors aux journalistes en attendant son tour. A-t-il bien dormi ? "Oui, brièvement".
Valérie Trierweiler, manteau beige mi-long, discrète, l'attend. A l'extérieur, des journalistes du monde entier -plus de 400 ont été accrédités pour l'occasion- tendent perches et micros.
Puis il se lance dans sa tournée rituelle des bureaux de vote, la même à chaque scrutin, de Tulle aux cantons alentour, entre averses et éclaircies. A chaque étape, ce sont pour l'élu du cru (député pour la première fois en 1988) les mêmes encouragements, messages d'affection, acclamations comme "François, président !". Lui sourit, répond aux sollicitations, jamais avare d'un bon mot.
Parmi les passages obligés, le bureau de Laguenne à quelques kilomètres de Tulle. Le maire, son ami Roger Chassagnard, et des élus, le convient à la collation traditionnelle : rillettes, tourtoux -des galettes corréziennes au sarrasin, verre de Pomerol. "Il ne faut jamais déroger à une règle, sinon on a des regrets toute sa vie", dit-il à l'AFP.
A la salle des fêtes Auzelou, six musiciens et un fakir du Rajasthan (Inde) attendent sa sortie pour "dire bonjour à monsieur le président" et, à sa demande, lui jouent un air. "Y'a de l'ambiance, vous avez vu ?", dit tout sourire François Hollande.
Pour déjeuner, le député a ses habitudes au Central, à la "maison Poumier". Au menu : pressé de canard aux asperges, filet de boeuf pommes nouvelles, et génoise aux fraises.
Se frayant un chemin parmi les photographes et cameramen, il croise une femme en larmes, Françoise, qui lui dit: "je pourrai encore te faire des bises et te tutoyer si tu es président ?". "Toi, tu n'auras pas besoin de badge", répond-il.
A sa dernière étape, Perpezac le Noir, le candidat semble se détendre, raconte ses premières rencontres avec Jacques Chirac. Il confie être "logiquement confiant mais pas encore complètement rassuré". "Ce soir, à qui penserez vous ?", lui demande-t-on. "A ma mère".