Spectacle polémique à Toulouse: contre-manif face aux intégristes catholiques
Des organisations de gauche appellent à manifester mercredi devant ...© 2011 AFP
Des organisations de gauche appellent à manifester mercredi devant le Théâtre Garonne, à Toulouse, pour témoigner leur soutien face aux intégristes catholiques qui ont prévu de se rassembler au même endroit pour dénoncer un spectacle "blasphématoire" selon eux.
Dans un texte diffusé lundi et signé par le Parti de gauche, la CGT, le NPA, le PCF, Europe-Ecologie ou Attac, les défenseurs du Théâtre Garonne "dénoncent vigoureusement les tentatives de censure inacceptable" de la part de l'Institut Civitas, "des fondamentalistes chrétiens notoirement liés à l'extrême droite".
Ils appellent la préfecture de la Haute-Garonne à mettre en oeuvre "les mesures qui s'imposent pour assurer le respect de la liberté d'expression".
Civitas, qui s'est déjà signalé par son action à Paris et Rennes contre une pièce de l'Italien Romeo Castellucci également blasphématoire à leurs yeux, réclame cette fois la déprogrammation de "Golgota Picnic", de l'Argentin Rodrigo Garcia.
"Golgota Picnic" sera joué pour la première fois en France mercredi et jusqu'à dimanche au Théâtre Garonne, avant le Théâtre du Rond-Point à Paris en décembre. Il s'agit d'un "spectacle révisionniste, haineux, christianophobe, insultant" selon Civitas qui prévoit des prières et des chemins de croix devant le théâtre tous les soirs et une manifestation nationale samedi.
L'archevêque de Toulouse, Mgr Robert Le Gall, a lancé lundi un appel à la mesure.
"Nous comprenons le désarroi causé chez des chrétiens de bonne volonté par ce spectacle et nous le partageons: nous sommes sensibles avec eux à tout ce qui outrage notre foi. Mais les groupes qui utilisent quelque forme de violence que ce soit en se réclamant du christianisme nous blessent également et défigurent l’Église. Jésus n'a jamais demandé qu'on venge l'outrage qui lui serait fait. Il ne répond pas à la violence par la violence, mais par le pardon", dit le prélat dans un communiqué.
Golgota Picnic, qui met en scène une crucifixion polémique, a été jouée au Centre dramatique national à Madrid, aux Pays-Bas et en Autriche sans provoquer de controverse de cette ampleur, relève le Théâtre Garonne.
"Golgota Picnic" "est un spectacle qui blesse", avait estimé jeudi Mgr Bernard Podvin, le porte-parole de la Conférence des évêques: "on ne peut pas ne pas être inquiet devant un spectacle de cette nature et notre réprobation est évidente", avait-t-il déclaré à l'AFP.
"C'est un spectacle radicalement différent de la pièce de Romeo Castellucci, +Sur le concept du visage du Fils de Dieu+ et nous n'avions pas attendu que Civitas fasse cet amalgame intégriste pour exprimer notre réprobation dès le mois de septembre", ajoutait Mgr Podvin.