La Réunion se mobilise pour trouver la parade aux attaques de requins
•Les attaques de requins se multiplient à La Réunion cette année contre les surfeurs, dont un a succombé. En pleine période touristique, autorités et associations se mobilisent pour comprendre et trouver la parade à ces agressions aux causes mystérieuses.© 2011 AFP
Les attaques de requins se multiplient à La Réunion cette année contre les surfeurs, dont un a succombé. En pleine période touristique, autorités et associations se mobilisent pour comprendre et trouver la parade à ces agressions aux causes mystérieuses.
Depuis le début de l'année, quatre attaques de squales ont été recensées contre des surfeurs à Saint-Gilles, principale station balnéaire de l’île située sur la commune de Saint-Paul (côte ouest) qui compte 12 kilomètres de plage de sable blanc.
Le 19 février, un infirmier de Marseille, arrivé le jour même en vacances, a dû être amputé après s’être fait arracher une jambe alors qu’il surfait sur un spot de Saint-Gilles.
Le 15 juin, un surfeur réunionnais de Saint-Paul a été mortellement mordu par plusieurs requins dans la même zone, à quelques dizaines de mètres du rivage seulement. Trois semaines plus tard, un jeune homme a dû son salut à sa planche qui a été en partie dévorée, au large d’une des plages les plus fréquentées de l’île.
Le 15 juillet, un kayakiste a connu la frayeur de sa vie en subissant l’assaut d’un requin qu’il a repoussé avec sa pagaie.
Ces agressions, sans précédent depuis une vingtaine d’années, ont été suivies de plusieurs signalements sur la présence de "dents de la mer" à proximité du rivage, conduisant la députée-maire de Saint-Paul, Huguette Bello, à interdire temporairement la baignade.
Les Réunionnais ont alors déserté les plages, bondées habituellement en cette période de vacances scolaires et d’hiver austral, provoquant la colère des restaurateurs et loueurs de planches de surf.
Face à l’ampleur du phénomène et de ses conséquences humaines et économiques, une table ronde organisée par la mairie de Saint-Paul et la préfecture a rassemblé lundi une vingtaine d’organisations (ligue de surf, réserve marine, comité de pêche etc.) et débouché sur la création d’un "comité de pilotage", chargé d'étudier les moyens de lutte.
"Beaucoup d’idées ont fusé, parfois contradictoires", a relaté le sous-préfet de Saint-Paul, Thomas Campeaux, rappelant que "le risque requin a toujours existé sur l’île" et qu’il est d’ailleurs "présent partout dans tout l’océan indien, notamment en Afrique du Sud".
Il a invité les Réunionnais à "ne pas exagérer la portée du danger et à dépassionner le débat".
Selon un fichier international recensant les attaques des squales dans le monde, 37 agressions dont 19 mortelles ont été enregistrées à La Réunion depuis 1972.
"Elles sont survenues dans toutes les régions de l’île et pas seulement à Saint-Paul", a précisé Mme Bello.
De la création d’une réserve marine - qui aurait attiré les poissons et donc les requins - à l’installation d’une ferme aquacole dans la baie de Saint-Paul, en passant par le déversement en mer des eaux des ravines charriant des détritus, les incriminations divergent sur cette recrudescence de requins.
En attendant les résultats du comité, des plaquettes vont être éditées et des panneaux d’information installés sur les zones dangereuses avec une signalétique "adaptée" pour "ne pas faire fuir les touristes", seuls des surfeurs ayant été attaqués, "pas un seul baigneur", a souligné le sous-préfet.
Le président de la ligue de surf Robert Boulanger a déjà trouvé la parade: installer lors des compétitions un bouclier électrique développé en Australie et en Afrique du Sud, appelé "shark shield", permettant de maintenir à distance les requins. "Théoriquement, ça marche", a-t-il assuré.