L'évasion de Pascal Payet, une histoire "d'amitié", selon les accusés

L'évasion de Pascal Payet, une histoire "d'amitié", selon les accusés

Le "roi de l'évasion", Pascal Payet, et un co-accusé ont invoqué ...
© 2011 AFP

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Le "roi de l'évasion", Pascal Payet, et un co-accusé ont invoqué jeudi leur "amitié" pour justifier la spectaculaire "belle" du braqueur de la prison de Grasse (Alpes-Maritimes) en 2007, au premier jour de leur procès devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône.

Pascal Payet, 47 ans, cheveux bruns courts, vêtu d'un sweat-shirt gris, a d'abord reconnu les faits. "Je suis évadé. Je ne peux contester, ce serait difficile", a-t-il déclaré avec décontraction, lors d'un procès qui fait l'objet de mesures de sécurité renforcées avec le déploiement d'une centaine de policiers et gendarmes.

Le braqueur multirécidiviste, arrivé au tribunal escorté par des hommes du GIPN, est jugé pour s'être fait la belle le 14 juillet 2007 de la maison d'arrêt de Grasse, alors qu'il purgeait une peine de trente ans de réclusion pour le meurtre d'un convoyeur de fonds en 1997.

Il est poursuivi pour "évasion avec arme en bande organisée", mais n'est pas jugé pour association de malfaiteurs. "On a considéré qu'il n'a pas participé à l'organisation de l'évasion", a souligné un de ses avocats, Me Luc Febbraro, lors d'une interruption d'audience.

Selon l'accusation, c'est Alain Armato, 51 ans, dans le box aux côtés de Payet et de trois complices, qui a organisé et dirigé la fuite spectaculaire.

Armés et cagoulés, Alain Armato, Farid Ouassou, Abd-el-Moutaleb Medjadi, ainsi qu'un quatrième homme décédé depuis, avaient détourné un hélicoptère avec son pilote de l'aéroport de Cannes-Mandelieu et l'avait contraint à se poser sur le toit d'un local adjacent au quartier de sécurité où était détenu Payet.

Les malfaiteurs avaient ensuite progressé par les toits, défoncé une porte avec une disqueuse thermique pour atteindre le quartier de sécurité où ils avaient forcé la cellule du braqueur, avant de regagner l'hélicoptère en sa compagnie.

L'appareil s'était posé une demi-heure plus tard dans l'enceinte d'un hôpital du Var et le pilote avait été relâché indemne. Après deux mois de cavale, Pascal Payet, Alain Armato et Farid Ouassou, avaient été arrêtés dans la banlieue de Barcelone (nord-est de l'Espagne).

Armato, Ouassou et Medjadi comparaissent pour "vol avec arme, enlèvement et séquestration, complicité d'évasion avec arme en bande organisée et association de malfaiteurs". Tous trois ont reconnu les faits à l'audience.

"Quand on est en prison, on n'a plus d'amis. J'ai été un ami pour Pascal. Il avait une peine qu'il fallait une paire de jumelles pour en voir le bout", a déclaré Alain Armato.

"Armato, il n'a pas un sou. Mais il est là", a renchéri Pascal Payet, en réaction aux déclarations d'un enquêteur estimant que le braqueur, qui n'avait plus de contacts dans le grand banditisme, s'en était remis à des délinquants sans relations avec le milieu.

"C'est une histoire d'amitié. Il n'y a pas un centime. C'est une histoire d'amitié, sans aucune violence", a martelé devant la presse Me Eric Dupont-Moretti, un des conseils de M. Armato.

Pascal Payet, qui était libérable en 2038 au moment des faits, a été condamné en 2008 à quinze ans de réclusion pour vol à main armée et violences volontaires sur des policiers, une peine confondue avec sa condamnation pour le meurtre du convoyeur.

Quatre autres complices présumés, qui comparaissent libres, sont jugés à ce procès qui doit s'achever le 8 avril.

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