L’Agence française de sécurité sanitaire demande le retrait de la vente de médicaments contenant des antibiotiques
Douze médicaments destinés à soigner des maux de gorge, des infections nasales ou buccales devront disparaître des rayons des pharmacies au 30 septembre . C’est ce que vient de réclamer l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssa© 20 minutes
Douze médicaments destinés à soigner des maux de gorge, des infections nasales ou buccales devront disparaître des rayons des pharmacies au 30 septembre . C’est ce que vient de réclamer l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), à l’issue d’une expertise lancée en 2003. Il s’agit essentiellement de pastilles et de comprimés à sucer, de sprays pour pulvérisation buccale ou nasale et de solutions pour bains de bouche. La plupart contiennent des anesthésiques locaux censés calmer la douleur. n Enjeux de santé Cause de leur retrait, la présence d’antibiotiques qui s’avèrent inefficaces contre les virus. Or, environ 90 % des maux de gorge sont d’origine virale. La prescription d’antibiotiques est donc inutile et fait craindre, en outre, l’apparition de résistances bactériennes aux antibiotiques, une « antibiorésistance » dont la France s’est fait la championne et qui constitue donc un enjeu de santé publique. « La balance bénéfices-risques de tels médicaments n’est donc plus acceptable. Plus que l’efficacité même du médicament, c’est la présence inutile des antibiotiques qui nous amène à les retirer de la vente. Ultérieurement, rien n’empêchera les laboratoires de commercialiser ces produits, sans antibiotiques, et sous la même appellation », confirme l’Afssaps. n Enjeux financiers Il le demeure pour les laboratoires, mais également pour les dépenses de santé. En 2003, par exemple, la Sécurité sociale a remboursé environ 9 millions de boîtes d’Oropivalone, 5 millions de Locabiotal et 7 à 8 millions de Lysopaïne. Reste à savoir si les médicaments remplaçants le seront également. Dr Jean-Marie Daniel