Les Champs-Elysée se mettent au vert
AGRICULTURE•La célèbre avenue a été transformée en un gigantesque jardin...J.C. avec agence
Ils cultivent un côté spectaculaire. Après une nuit entière de travail, les Champs-Elysées se sont transformés ce dimanche matin en un morceau de campagne pour «Nature capitale», vaste opération de charme des agriculteurs auprès des citadins, vingt ans après la «Grande Moisson».
200 camions oeuvrent dans la nuit
Samedi à 20h30 exactement, les premiers camions ont déboulé sur l'avenue, avec force klaxon. Et les premières parcelles de terre – des haricots de Soissons – ont été débarquées sur les pavés parisiens. Puis sont arrivés les bananiers, le colza, la vigne, le blé, la moutarde, les féveroles, les ananas... en tout plus d'une centaine d'espèces végétales.
Deux cents camions, une centaine de chariots élévateurs, quelque 600 jeunes agriculteurs et 150 forestiers ainsi qu'une centaine d'intermittents du spectacle ont été mobilisés. Le principal défi était d'installer dans un ordre très précis 8.000 parcelles de terre, de 300 kg chacune. 18.000 m2 de copeaux de bois rouge ont été éparpillés pour dessiner un chemin entre les massifs.
Les organisateurs, les Jeunes Agriculteurs et la filière bois, espèrent deux millions de visiteurs dimanche et lundi. L'accès est entièrement gratuit. La mise en scène est assurée par Gad Weil, déjà à l'origine il y a vingt ans, de la «Grande Moisson» sur ces mêmes Champs-Elysées.
«Valoriser notre métier»
«Chauffeurs de camions, caristes, agriculteurs, forestiers, intermittents du spectacle: ces hommes n'ont pas l'habitude de travailler ensemble mais là tout le monde le fait avec le sourire», s'enthousiasmait dans la nuit Gad Weil saluant cette «cordialité», ce «lien social» qui portent des agriculteurs «dont le métier est si difficile».
Pour William Villeneuve, président des Jeunes Agriculteurs (JA), syndicat proche de la FNSEA, les bénévoles, tous adhérents à son syndicat, sont «très motivés, très heureux»: «Faire ce qu'ils font là, placer une parcelle de blé ou de colza sur les Champs-Elysées, c'est inoubliable dans la vie d'un agriculteur.» «Et puis on n'est pas là pour pleurer sur notre sort, on est là pour valoriser notre métier» et faire réfléchir les Français à «ce qu'ils ont dans leur assiette pour qu'ils deviennent des consommateurs-acteurs».
Les promeneurs auront l'occasion d'acheter quantité de spécialités régionales. Au rond-point des Champs-Elysées, où trône une pyramide de 7 m de haut de légumes et fruits – qui seront remis aux Restos du coeur à la fin de la manifestation – un petit village, déjà très animé samedi soir, attend les visiteurs.