JUSTICECharles Pasqua: quatre ans de prison requis, dont deux avec sursis

Charles Pasqua: quatre ans de prison requis, dont deux avec sursis

JUSTICEL'ancien ministre de l'Intérieur est jugé depuis le 19 avril devant la Cour de justice de la République...
C. F. et Vincent Vantighem sur place

C. F. et Vincent Vantighem sur place

Quatre ans d'emprisonnement, dont deux avec sursis, 200.000 euros d'amende et l'interdiction des droits civiques. C'est ce qu'a requis l'avocat général à l'encontre de Charles Pasqua ce jeudi.


L'ex-ministre de l'Intérieur est jugé depuis le 19 avril devant la Cour de justice de la République (CJR) pour trois affaires de malversations financières dans lesquelles il aurait trempé, lors de son passage, Place Beauvau. Il est resté impassible pendant les réquisitions, qui ont duré deux heures, et s'est même absenté pendant une vigntaine de minutes.


«Juger sans passion excessive ni indifférence»


Entre 1993 et 1995, Charles Pasqua aurait facilité le déménagement de la branche transport d'Alstom, autorisé l'exploitation du casino d'Annemasse par deux de ses proches et fermé les yeux sur des détournements de fonds au préjudice d'un des organismes du ministère. Les pots-de-vin (7,3 millions d'euros au total) auraient atterri sur le compte suisse de son fils, Pierre, et servi à financer sa campagne pour les européennes en 1999.


L'ancien ministre a toujours assuré ne pas être au courant de ces opérations financières. «On ne peut pas croire à la naïveté ou l'incompétence de la part d'un homme qui a été deux fois ministres d'Etat», a lancé l'avocat général, demandant aux parlementaires de le «juger sans passion excessive ni indifférence pour l'homme qu'il a été». Et d'adresser, malgré tout, ce message de sympathie à l'égard du prévenu: «Nul ne peut se réjouir de l'avoir vu s'écarter du droit chemin. (...) Le parcours exceptionnel ne peut pas occulter les ombres judiciaires.»


L'avocat général a ainsi réclamé une peine d'emprionnement «dont la portée symbolique forte doit rappeler la gravité de la violation de la loi».


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