POLITIQUEAttentat de Karachi: Edouard Balladur se défend et demande à être entendu

Attentat de Karachi: Edouard Balladur se défend et demande à être entendu

POLITIQUEL'ancien Premier ministre assure ne même pas être au courant de l'existence de commissions...
M.N.

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Attaqué, Edouard Balladur répond. Selon le point.fr, l'ex-Premier ministre a demandé à être entendu prochainement par la mission d'information parlementaire sur l'attentat de Karachi, présidée par le député UMP Yves Fromion.

Mis en cause par une enquête de Libération publiée ce lundi et par un avocat des familles de victimes de l’attentat de Karachi, Edouard Balladur ministre assure n’avoir jamais décidé de «l’octroi des commissions» dans la vente de sous-marins au Pakistan. Et donc, potentiellement, de n’avoir jamais demandé à profiter de rétro-commissions pour financer sa campagne électorale de 1995.

«La décision d'autoriser l'octroi de commissions n'était pas de la responsabilité du Premier ministre ou de ses services, déclare Edouard Balladur dans un entretien à paraître mardi dans le Figaro et mis en ligne ce lundi sur le figaro.fr. Il y rappelle avoir autorisé la vente de trois sous-marins en 1994. «J'ignore si, en l'espèce, il a été décidé d'y avoir recours. Je rappelle d'ailleurs qu'à l'époque (de la vente des sous-marins), les commissions étaient légalement permises et n'ont été interdites que six ans plus tard.»

«Les comptes de ma campagne présidentielle ont été validés sans réserve»

Si les commissions étaient permises, en a-t-il profité? Il assure que non. «Pour assurer le financement des dépenses électorales de ma campagne, j'ai eu recours à l'ensemble des moyens légaux dont je disposais», explique Edouard Balladur. «Les comptes de ma campagne présidentielle ont été validés sans réserve, il y a quinze ans, par le Conseil constitutionnel», rappelle-t-il également.

Outre les réponses, l’ancien Premier ministre se permet de poser quelques questions sur l’arrêt du versement des commissions. «Sur quelles bases, sur le fondement de quelles informations a été prise la décision d'interdire les commissions en cause en 1996? Quelle a été la portée de cette décision?», s’interroge-t-il, en demandant aux «autorités françaises de l'époque de faire la clarté sur ce point», soit le gouvernement Juppé.

«Pourquoi un tel délai?»

Autre point à éclaircir selon l’ancien Premier ministre, «si véritablement l'attentat de 2002 est dû à la suppression du versement de commissions en 1996, comment expliquer que les mesures de rétorsion qui auraient été prises par leurs bénéficiaires soient intervenues six ans après? Pourquoi un tel délai?», demande-t-il.

Libération lui fournit une réponse ce lundi. Documents à l’appui, le quotidien montre que les versements de commission ont été interrompus au courant de l'année 2001, soit quelques mois avant l'attentat du 8 mai 2002.