Karachi: «Sarkozy pourrait répondre en tant que témoin»
POLITIQUE •L'avocat des familles des victimes de l'attentat accuse le Président d'être au coeur d'une vaste affaire de corruption...M.N. avec agence
Dernière info: 17h59: Edouard Balladur a demandé à être entendu par la mission d'information parlementaire sur l'attentat de Karachi, selon lepoint.fr. Selon le président de la mission, le député UMP Yves Fromion, l'ex-Premier ministre «en a pris lui-même l'initiative».
15h30: Olivier Morice, avocat des familles des victimes de l'attentat Karachi, affirme lors d'une conférence de presse ce lundi qu'il va demander les auditions d'Edouard Balladur, François Léotard et Renaud Donnedieu de Vabres.
Les accusations se précisent et visent toujours plus haut. L'avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi, Olivier Morice, a accusé ce lundi Nicolas Sarkozy d’être «au coeur» d’une vaste affaire de corruption afin de financer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995. Selon l’avocat et Libération, daté de lundi, l’ancien Premier ministre aurait bénéficié de rétro-commissions sur un contrat de vente de sous-marins au Pakistan.
«Immunité jusqu'en 2012»
Au moment des faits, en 1995, Nicolas Sarkozy était ministre du Budget, mais aussi porte-parole du candidat Balladur. En 2009, interrogé sur ces soupçons, l’actuel chef de l’Etat avait balayé ces accusations, les qualifiant de «grotesques».
«Le président de la République est couvert par son immunité jusqu'en 2012. Mais il pourrait s'il le veut répondre en tant que témoin. Par le passé, un autre président l'a déjà prouvé» (Jacques Chirac, NLDR), a déclaré Olivier Morice ce lundi après-midi. «C’est très clair, il y a une corruption politique dans le cadre du financement de la campagne d’Edouard Balladur», avait-il affirmé ce lundi matin au micro d’Europe 1. Une corruption qui toucherait nombre d’hommes politiques.
Quatres sacs déposés dans une banque
Et l'avocat de poursuivre: «Que ceux qui ont bénéficié de cette corruption rendent des comptes devant la justice. Je pense notamment à M. Balladur, à M. Léotard (alors ministre de la Défense, NDLR), à M. Donnedieu de Vabres (chargé de mission auprès du ministre de la Défense, NDLR)». «Et puis vous comprenez bien qu’en filigrane derrière tout ça, la silhouette du président de la République est bien évidemment au centre même de ce qui est en jeu. Nous prétendons que Nicolas Sarkozy est au centre de la corruption», a-t-il ajouté.
Quant aux révélations de Libération concernant un versement de 10 millions de francs en espèce (1.524.490 euros), Olivier Morice a confirmé lors de sa conférence de presse avoir reçu en février dernier une copie d'un bordereau de banque faisant mention du dépôt de quatre sacs remplis de coupures de billets de 500 et 100 francs le 26 avril 1995.
Le procureur dans le collimateur
Olivier Morice a également accusé lundi le procureur de Paris Jean-Claude Marin de tenter «par tous les moyens d'éteindre l'incendie» face à ces soupçons de rétro-commissions. «Le procureur sait depuis novembre 2007 que le président de la République est directement concerné par ce scandale comme étant au coeur de la corruption», a-t-il affirmé à l’AFP.
Le parquet a ouvert fin janvier une enquête préliminaire à la suite d'une plainte des familles des victimes, notamment pour corruption et entrave à la justice. Cette plainte vise notamment le chef de «corruption» contre le club politique créé en 1995 par Edouard Balladur.