Charles Pasqua n’est pas encore arrivé. Mais les nuages s’amoncellent déjà sur le palais de justice de Paris. Prévu pour 14h, le procès de l’ancien ministre de l’Intérieur devant la Cour de justice de la République (CJR) débutera avec une petite heure de retard, selon nos informations.

La faute au volcan islandais dont les cendres bloquent quelques parlementaires.

Seule compétente pour juger «les crimes et délits commis par des membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions», la CJR est en effet composée de trois magistrats et de douze parlementaires. Six députés, six sénateurs. Huit membres de la majorité, quatre de l’opposition.

«Pasqua, des comme lui, il n’y en a plus aujourd’hui»

Aux abords de la première chambre civile où fut relaxé Dominique de Villepin et condamnée à mort Marie-Antoinette, chacun prend ses positions. Les équipes de télé testent les micros. Et une poignée de spectateurs attendent sagement derrière les grilles. «Pasqua, des comme lui, il n’y en a plus aujourd’hui», lâche une Corse d’origine, venue assister à «une page d’histoire».

En attendent le procès, les pronostics vont déjà bon train. «De toutes façons, c’est juste pour la forme. Il est trop vieux pour être condamné», pense une quinquagénaire qui l’a déjà suivi lors du procès de l’Angolagate. Charles Pasqua a fêté ses 83 ans, dimanche.

Mais pour savoir s’il est «trop vieux pour être condamné», il faudra attendre le verdict le vendredi 30 avril. Il risque en théorie dix ans de prison pour trois affaires de corruption. Mais il reste protégé par son immunité parlementaire de sénateur des Hauts de Seine.