SOCIALLes salariés de Poly implant prothèse menacent de faire sauter leur usine

Les salariés de Poly implant prothèse menacent de faire sauter leur usine

SOCIALIls veulent que l'Etat débloque des fonds d'urgence à leur bénéfice, après la mise en liquidation judiciaire de leur entreprise, soupçonnée de fraude...
B.D. avec agence

B.D. avec agence

Les salariés du fabricant de prothèses mammaires Poly Implant Prothèse (PIP), en liquidation judiciaire et soupçonné de fraude, occupent leur usine à La Seyne-sur-Mer, dans le Var. Ils menacent de la brûler si l'Etat ne leur vient pas en aide.

Cocktails molotov

«On a fait des cocktails molotov et on a mis des produits hautement inflammables à l'entrée du site», a déclaré Eric Mariaccia, délégué du syndicat CFDT. Les salariés ont également déversé plusieurs milliers de prothèses, vides ou pleines, devant l'entrée et faisaient brûler des pneus.

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Le tribunal de commerce de Toulon a prononcé le 30 mars la liquidation judiciaire de la société PIP, laissant sur le carreau 120 employés. «Cela fait trois semaines que ça dure, on n'a aucune réponse de l'Etat. On veut que quelqu'un vienne nous voir pour débloquer des fonds d'urgence, car les gens licenciés ne toucheront plus rien pendant les deux mois de carence de Pôle Emploi. Et la seule personne habilitée à le faire, c'est le préfet», a ajouté le représentant syndical.

Clère des salariés sur fond de fraude à la matière première

Les salariés réclament aussi de 10.000 à 15.000 euros d'indemnité par licenciement et la désignation d'un médiateur. Selon Philippe Mignoni, adjoint au maire de La Seyne (PCF) chargé du développement économique de la ville, une table-ronde devrait avoir lieu lundi en préfecture. «On ne peut pas voir partir un fleuron comme ça, c'est une société fiable au-delà de ses difficultés actuelles», estime-t-il.

La semaine dernière, l'Afssaps a retiré du marché les prothèses mammaires en gel de silicone de PIP, alertée par un taux de ruptures anormal et après la découverte d'une fraude inédite sur la matière première. La Santé publique du Chili a pris la même décision vendredi. PIP, qui exportait jusqu'à 90% de sa production, a été numéro trois mondial du secteur avant de connaître des difficultés financières. Le pôle «santé» du parquet de Marseille enquête sur cette affaire.