Etats généraux de la violence scolaire: «tendre vers la tolérance zéro»
EDUCATION•Pour Luc Chatel, les sanctions actuelles ne sont «ni assez graduées», «ni suffisamment compréhensibles»...Vincent Vantighem
L'histoire du stylo effaceur s'est gravée dans les mémoires. C'est pour ce «motif futile» qu'Hakim, 18 ans, a été poignardé dans son lycée le 8 janvier dernier. C'est suite à ce meurtre -le premier commis dans une école française- que Luc Chatel a décidé de s'attaquer à la violence scolaire. Ce mercredi matin, le ministre de l'Education ouvrira les Etats généraux de la violence à l'école à la Sorbonne. «Au bout de deux jours, je présenterai un certain nombre de propositions, avec un calendrier précis», a-t-il promis.
Pas de statistiques «exhaustives»
Attaques à coups de tringle à rideau, de cutter, de couteau, de pieds: les faits divers dans les établissements scolaires se sont succédé ces derniers mois, notamment en région parisienne. Impossible pour autant de dire que la violence s'est accrue: le ministère de l'Education assure qu'il n'existe pas de statistiques «exhaustives» sur le sujet.
Tout juste des extrapolations selon lesquelles un petit nombre d'établissements (5 à 10%) concentreraient l'essentiel des problèmes (50%). «Il n'y a pas plus d'agressions qu'avant. Elles sont juste plus médiatisées, nous confie un éducateur qui travaille en Seine-Saint-Denis. Et plus violentes. Quand on était jeunes, on foutait aussi le bordel. Mais c'était différent...»
Chatel veut la «tolérance zéro»
Pédagogue spécialisé sur la question, Eric Debarbieux dirigera ces Etats généraux «sans idéologie» mais avec quelques convictions. «La vidéosurveillance ne dissuade pas de passer à l'acte», a-t-il déjà lâché avant de prôner la «stabilité» des équipes et «la formation» des enseignants.
«Le gouvernement doit comprendre que la politique actuelle aggrave la précarité qui est un facteur de violence, nous confirme Antoine Evennou, président de l'Union nationale lycéenne. S'il ne sort, de cette rencontre, que des mesures sécuritaires, ce sera un immense gâchis...»
Dans l'entretien qu'il a accordé au Parisien, mardi, Luc Chatel expliquait, à ce propos, que les sanctions actuelles n'étaient «ni assez graduées», «ni suffisamment compréhensibles» et qu'il fallait tendre vers «la tolérance zéro».